Algérie (Ghardaïa) – Imaginez-vous un seul instant sirotant un thé à la menthe, assis sur un tapis aux vives couleurs du désert, sous l’ombre généreuse d’un palmier bien fruité, et la brise d’un début d’automne frais vous caressant le visage. Qu’en direz-vous ? Passionnant non ?

Parfois, il suffit que la nature se mêle aux chants des oiseaux, que la paix s’invite et soit en harmonie avec l’instant présent, pour que tout devienne magie et mystère. C’est l’histoire d’un jeune algérien originaire de Beni-Isguene, à Ghardaïa, un passionné des merveilles que nous offre mère nature, un amoureux de l’espèce animale, celle qui continue de nourrir son quotidien. Tarik Blidi, c’est de lui dont nous parlons, est éleveur d’animaux, il possède une animalerie à Beni-Isguene. Ce n’est pas ce commerce d’animaux qui a attiré notre attention, au tout début, mais beaucoup plus cette palmeraie splendide que Tarik et ses frères nous ont fait découvrir en ce mois d’octobre paisible du sud algérien. Rien de ce que vous pouvez vous imaginer, on y respire carrément le sentiment de paix, relaxation, sérénité. Les chants des oiseaux et les hennissements des chevaux nous faisaient penser à une réserve naturelle protégée, comme celles qu’on voit dans les documentaires d’Usuhaia TV. Un véritable espace dédié aux amoureux des beaux paysages, des nuits sous la belle étoile et la pleine lune.

A 600 kilomètres d’Alger la capitale, il n’était plus question de stress des grandes villes, de la monotonie et des journées éreintantes et usantes. Nous vivions l’instant présent sous toutes ses richesses, à la saveur désertique et paradisiaque. Tarik nous fera visiter l’écurie en pleine construction, faite de pierres ramassées dans les alentours, entassés les unes sur les autres, avec pour cimenter le tout, un mortier à base de chaud, la chaud étant une matière fréquemment utilisée dans la construction mozabite. A l’intérieur, ce passionné des animaux n’a rien laissé au hasard. Du moindre trou d’aération à l’espace aménagé pour le nettoyage des chevaux, tout a été bien réfléchis par Tarik et ses frères. Sur le chemin menant vers l’écurie, on commence à percevoir les contours de la piste qui servira aux circuits à cheval et à l’apprentissage. Un projet destiné aux visiteurs, aux enfants, mais aussi et surtout pour les touristes, Tarik veut contribuer au réveil du tourisme saharien.

Un jardin universel destiné aux touristes du monde entier

Quelle idée de génie ! Comment au fin fond d’une oasis, héritage ancestrale désertique, on puisse imaginer que des canadiens à titre d’exemple, qui connaissent les plus grandes épreuves de froid glacial durant l’hiver, aillent visiter la cité du Mzab, fassent un détour au jardin du monde, et y plantent un arbre en guise d’humanité, un patrimoine pour l’histoire. Les visiteurs pourront admirez la maison traditionnelle que Tarik prépare pour les séduire. A l’intérieur de cette demeure typiquement au style artisanale, tout y est ! Cheminée en pierre, fenêtre en pierre, parquet en pierre, tout est réfléchi au mode de vie des anciens, déjà créateurs d’une civilisation certes renfermée traditionnellement sur elle-même, mais qui s’ouvre à cœur grand ouvert à qui sait ressentir comme il se doit la valeur des choses et leur signification.

Sous la maison, s’étend une grande palmeraie, ou l’on y retrouve d’autres espèces d’arbres fruitiers, et de plantes en tous genres. Devant une telle beauté, le réflexe d’immortaliser ces instants de pur plaisir en prenant quelques photos. Mais est-ce qu’une photo peut réellement nous faire ressentir cet air frais de fin octobre, dans le calme et la paix, sans à avoir besoin de se justifier à chaque geste ou parole, vivre l’instant présent, même si le temps se fige. Les « pèlerins » de cet endroit à la fois ensorcelant tel un mausolée, ne planteront leur arbre qu’après avoir siroté un verre de thé à la menthe et dégusté quelques noix, un mélange que l’on offre aux touristes en guise de bienvenue. Un accueil chaleureux pimenté par la vue d’une théière bouillant à petit feu, sur quelques braises, nous étions à l’état naturel des choses, c’était passionnant !

En compagnie de Salah et Hocine, président et vice-président de l’école locale de football, la JTO, dont Tarik en était le secrétaire générale, la discussion tourna autour des exploits des cadets et minimes de cette école en Russie, lors d’un tournoi international disputé au mois d’août dernier. Mais en réalité, en plus d’être bénévole à la JTO, et des efforts qu’il doit consentir pour l’entretien de la palmeraie, Tarik est un éleveur et vendeur d’animaux. L’enfant du Mzab entretien avec l’espèce animal des rapports qui dépassent le cadre du travail, plus qu’un métier, une passion aveuglante.

Quand Tarik parle aux animaux

Ouvrez bien grand vos oreilles ! Nous avons vu Tarik parler à ses chevaux, étonnant vous ne trouvez pas. Admettons, il est connu des bergers qu’ils communiquent avec leur troupeaux comme s’il parlait à des êtres humains, mais la manière avec laquelle Tarik saluait ses chevaux, ils les appelaient chacun par son nom, nous nous rappelons du nom de « Thiziri », qui veut dire en berbères, claire de lune, un nom qu’il donna à une de ses juments. On sentait vraiment qu’il était fou amoureux de ses bêtes, qu’il vivait pour elles et qu’il les traitait comme des êtres chères. Interrogez-le sur n’importe quelle race d’animaux, ils les connaissaient tous, ou presque. Un véritable mordu de l’élevage, un passionné à qui on pourrait confier tout un zoo, rien que pour le fait qu’il ressent ce dont à besoin un animal, il respire leur oxygène, ce sont ses enfants à lui. Que dire d’une personne qui manipule les serpents, qui a déjà élevé des crocodiles si ce n’est qu’elle s’entend parfaitement avec l’espèce animale, parfois la plus féroce.
Et c’est donc à travers cette passion et cette fidélité aux animaux de compagnie et d’élevage, que Tarik compte créer un parc qui ferait renaître les visiteurs et touristes de leur monotonie et de l’angoisse de tous les jours. Dans quelques temps, le « jardin du monde » de Beni Isguen comptera ses pèlerins et ses millions de voyageurs du monde entier.

Tarik Blidi : « Bienvenue dans le jardin du monde, venez planter un arbre au nom de la diversité culturelle, au nom du patrimoine universel ! »

« Comme vous voyez, cette terre n’attend que d’être semé, je veux en faire plus tard une réserve naturelle, qui accueillera Inchallah les voyageurs du monde entier. Je veux partager ma passion pour la nature, pour les animaux, deux éléments qui sont essentiels dans notre vie. Comme vous voyez, on essaie d’aménager au mieux la palmeraie, i y a du travail mais ont fait ça avec plaisir, ça devient plus une corvée dès le moment ou c’est la passion qui façonne notre quotidien ici dans ce jardin du monde. J’ai toujours été inspiré par ce genre d’endroit, ou plusieurs mains de gens étrangers viendront ici pour visiter cet endroit que je compte Inchallah en faire un endroit paradisiaque. Cette région a beaucoup a donner en terme de services touristique, pourquoi ne pas en faire profiter notre pays et tous les passionnés et toutes les passionnées de la verdure en plein désert et de ses espèces animales passionnantes et mystérieuses »

« Je suis passionné d’animaux, c’est pour moi une seconde nature »

« J’ai grandi dans une famille qui adore la nature et les animaux, cette passion est venue toute seule. Nous élevons des animaux mais nous vendons aussi tout ce qui est accessoires et nourritures. Nous sommes beaucoup plus spécialisés dans la vente d’oiseau, nous avons aussi des chèvres, des chevaux,…et d’autres races. Par exemple, cet automne, c’est la période idéale pour la vente d’oiseau, c’est le bon climat. Sinon, nous avons des chevaux que nous élevons dans la palmeraie, je termine d’ailleurs la construction d’une écurie. Je suis en train d’aménager une piste pour les circuits à cheval, on compte travailler même avec les écoles et tous les organismes avec qui ce projet pourra évoluer et aller de l’avant.

Propos recueillis par Hamid Si Ahmed

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