Des enquêtes récentes rapportent que six travailleurs canadiens sur dix indiquent que le travail est leur principale source de stress[1] et que 45 % ont déjà pensé à quitter leur emploi pour cette raison[2]. Alors que le quart des Canadiens mentionne avoir déjà été malade à cause du stress au travail, on évaluerait qu’environ 70 % des coûts liés aux réclamations liées à l’invalidité sont attribuables au stress. En cette Journée mondiale des travailleuses et travailleurs, le Mouvement Santé mentale Québec veut contribuer à faire diminuer ces chiffres alarmants en proposant « 7 astuces pour se recharger », une série de conseils et stratégies qui aideront à améliorer le bien-être psychologique des travailleuses et travailleurs en agissant à titre préventif. Ces astuces donnent ainsi le coup d’envoi de la Semaine nationale de la santé mentale, qui se tiendra du 1er au 7 mai 2017, et marque le début d’une campagne annuelle de promotion de la santé mentale.

« Alors qu’une grande majorité de Québécois sont pleinement conscientisés à l’importance de s’accorder du temps pour prendre soin de sa santé physique, encore trop peu d’entre eux s’accordent du temps de façon régulière pour veiller à leur santé mentale et à celle des autres, explique Mathieu Quesnel, comédien et porte-parole du Mouvement Santé mentale Québec. Par ailleurs, il est important de réaliser que la santé mentale est l’affaire de toute une société. Si on prend du temps pour soi, mais que nous devons prendre soin d’un enfant ou d’un parent vivant avec un handicap avec peu de soutien et que son milieu de travail impose un cadre de travail qui nous met en état de déséquilibre, il sera plus difficile de maintenir notre bien-être psychologique et la charge de notre pile intérieure ».

Des pistes de solutions pour les gestionnaires
« Heureusement, grâce à la nouvelle norme nationale du Canada sur la santé et la sécurité psychologique en milieu de travail et à de nombreuses recherches faisant état de ce qui favorise la santé mentale au travail, nous avons maintenant d’importants leviers pour agir, explique Renée Ouimet, directrice du Mouvement Santé mentale Québec. Par exemple, l’étude Salveo, qui a évalué soixante-trois pratiques de gestion, conclut que les investissements dans les pratiques de gestion qui aident à prévenir les problèmes de santé mentale portent fruit. Quand des aménagements sont mis en place afin de modifier les pratiques portant sur la conception des tâches, les demandes du travail, les gratifications, les activités physiques et la conciliation travail-vie personnelle, les gestionnaires remarquent rapidement des améliorations particulièrement importantes permettant de prévenir les problèmes de santé mentale au travail », poursuit Mme Ouimet. De plus, comme le mentionnait l’OCDE, le travail peut avoir des effets bénéfiques sur la santé mentale, en renforçant le sentiment d’inclusion sociale, de statut, d’identité et d’estime de soi. Le travail peut être un îlot de ressourcement quand la vie est difficile à la maison et inversement. Quand notre travail a du sens, que les tâches ne sont pas surdimensionnées, qu’on s’y sent reconnu, que nos compétences sont mises au bénéfice de tous, qu’il est possible de poursuivre sa formation, il contribue à recharger notre pile de bien-être intérieur. Ce bien-être se répercutera dans notre vie de parent, d’ami, de voisin et de citoyen. « Pour atteindre un équilibre bénéfique, les changements doivent se faire à tous les niveaux. On doit se demander ce que l’on peut faire personnellement, avec l’équipe de travail, avec l’équipe de gestion, avec le syndicat et avec la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail », souligne Mme Ouimet. Lancement d’outils pour se recharger au travail
Afin de contribuer à ce mieux-être, le Mouvement Santé mentale Québec a développé des outils précieux pour les 12 à 128 ans. En visitant le site etrebiendanssatete.ca, il est possible de télécharger des outils comme des fiches d’animation à faire en solo ou en groupe, un webinaire et un calendrier pour les milieux de travail qui propose diverses pistes d’action à faire en équipe, le tout en lien avec les « 7 astuces pour se recharger ». De plus, tout au long de l’année, les gens seront invités à suivre des présentations d’intervenant-e-s et expert-e-s invité-e-s qui permettront d’échanger sur la page Facebook du Mouvement sur des sujets en lien avec les « 7 astuces pour se recharger ». Le Mouvement Santé mentale Québec et plusieurs de ses organismes membres offrent aussi des conférences en milieu de travail. À propos du Mouvement Santé mentale Québec
Le Mouvement Santé mentale Québec et ses 12 organismes membres est le seul réseau qui rassemble les forces vives du Québec œuvrant en matière de promotion et de prévention du bien-être psychologique. Il vise à ce que les personnes et les collectivités aient les capacités et les ressources nécessaires pour maintenir et améliorer leur santé mentale. La campagne de la Semaine nationale de la santé mentale est soutenue par le Ministère de la Santé et des Services sociaux, Morneau Shepell et Capsana. Pour en savoir davantage sur la campagne, visitez mouvementsmq.ca et suivez-nous sur les médias sociaux : FAITS ET CHIFFRES Général
L’OMS estime qu’en 2020, la dépression sera la 2e cause de maladie et d’incapacité, après les maladies cardiovasculaires[3]. L’OMS (2013) et l’OCDE (2014) ont demandé aux gouvernements de faire de la santé mentale une priorité. En investissant dans la santé mentale, un État peut améliorer les conditions de vie de la population et en retirer des bénéfices sociaux et économiques significatifs. Jeunes Une étude réalisée auprès de 12 208 cégépiens révèle que : 33,3 % ont éprouvé beaucoup ou énormément de pression liée à la performance scolaire; 29,3 % ont vécu beaucoup ou énormément de détresse à l’égard des conflits familiaux; 18,3 % affirment avoir des pensées suicidaires, parmi lesquels 7,3 % disent en avoir eu souvent ou tout le temps[4]. Femmes Selon la très grande majorité (79 %) des organismes communautaires intervenant directement auprès de femmes au Québec qui ont participé à l’enquête, la pauvreté est le principal problème social qui s’aggrave. Dans la liste des « facteurs de fragilisation de la santé mentale des participantes » suivent l’isolement social (71 % des organismes), l’endettement (70 %), les difficultés conjugales et la séparation (63 %), et l’insécurité alimentaire (63 %)[5]. Travail En augmentation régulière depuis 2004, les prestations pour troubles mentaux constituent la première catégorie de prestations d’invalidité pour des motifs liés à la santé[6]. Premières Nations Près de 30 % des individus résidant en communauté autochtone se disent victimes de racisme. Le taux de suicide chez les jeunes des Premières Nations dépasse de plus de cinq fois celui des Canadiens. 90,1 % des aînés affirment se sentir en harmonie de façon permanente ou la plupart du temps sur le plan spirituel.

[1] Statistique Canada
[2] Morneau Shepell, 2015
[3] MSSS, 2016
[4] Gosselin et Ducharme, Détresse et anxiété chez les étudiants du collégial et recours aux services d’aide psycho-affectifs, 2015
[5] RQASF, Santé mentale au Québec : Les organismes communautaires de femmes à la croisée des chemins, 2011
[6] CSMC, Tracer la voie de l’avenir : Indicateurs de la santé mentale pour le Canada, 2015

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