Présentée au Musée Pointe-à-Callière, l’exposition est un parcours fascinant sur la route des Incas qui débute avec la présentation des cultures précolombiennes (Paracas, Nasca, Mochica, Wari, Chimú et Chancay) et se poursuit avec l’apogée et chute de l’empire Inca ainsi qu’avec son héritage qui a toujours écho de nos jours, et ce, sur les plans culturel, social et économique. 

L’exposition «Les Incas… c’est le Pérou !» organisée par le Musée Pointe-à-Callière, en partenariat avec les Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles, a débuté mercredi passé. Lors de la conférence de presse, Mme Francine Lelièvre, directrice générale du musée d’histoire montréalais, s’est dit très heureuse d’avoir réussi ce partenariat. En effet, l’exposition est tout un événement pour le musée montréalais. La dernière fois que son équipe d’experts et de professionnels s’est penchée sur l’héritage précolombien du Pérou remonte à l’année 2001 à l’occasion de l’exposition «Mystères des Mochicas du Pérou». La présentation de grandes civilisations a toujours été à l’agenda de Pointe-à-Callière. La civilisation inca était alors « un sujet naturel » que devait aborder le musée.

Madame Lelièvre a qualifié le projet d’exposition d’une belle aventure qui a débuté à Bruxelles, en Belgique. En novembre 2018, les Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles ont présenté « Incas : Dress Code», une expo qui a mis de l’avant le textile inca sous toutes ses coutures. «Les Incas…c’est le Pérou !» s’en inspire, mais il faut rappeler qu’elle a été élargie et enrichie de nouveaux éléments. De plus, comme a mentionné Mme Alexandra De Poorter, directrice générale du musée bruxellois, « la nouvelle scénographie [constitue] une parfaite réussite ». Cette nouvelle mouture permettra de mieux admirer, a-t-elle souligné, les nombreuses pièces, dont certaines sont très anciennes. À ce sujet, Mme Lelièvre a avoué en avoir été émue : « Ce qui m’a touché, c’est de voir des textiles qui ont 2 000 ans et qui sont dans un état de conservation non seulement exceptionnel, mais qui ont été travaillés avec un soin incroyable, une diversité de couleurs et un ensemble de motifs remplis de sens ».

Le textile est le socle de l’exposition. On nous explique que son importance était majeure, encore plus que celle des métaux précieux (or et argent) tant convoités par les Conquistadors. Ainsi, le textile était en quelque sorte un signe de distinction parmi les classes sociales qui ont composé les cultures andines. Comme mentionné, certaines de ces œuvres sont millénaires. La raison réside dans la zone géographique où elles ont étés trouvées. Les endroits plus arides, notamment le désert côtier, ont en effet permis que ces pièces soient conservées de manière exceptionnelle. Leur qualité a perduré jusqu’aujourd’hui. Vous apprécierez par ailleurs comment elles ont une résonance dans des travaux plus contemporains. Il y a même une activité interactive pour que vous puissiez concevoir vos propres créations en vous inspirant des couleurs et motifs andins.

En outre, l’exposition exhibe un quipu, un outil statistique qui est muni de cordelettes colorées et finement dressées pour obtenir des nœuds. Ceux-ci servaient à comptabiliser la production des récoltes, la quantité de bétail, le nombre d’habitants, etc.

En somme, «Les Incas… c’est le Pérou !» est une grande et unique opportunité pour les Montréalais et visiteurs d’apprendre davantage sur la civilisation inca. «L’exposition ne se baladera pas à travers le monde, avance Mme Anne Élisabeth Thibault, directrice des expositions et développement des technologies de Pointe-à-Callière, elle est présentée en exclusivité nord-américaine.» De plus, certains de ces artefacts millénaires ne seront pas représentés au public, «pour la plupart, ils vont retourner dans les coffres des collections d’où ils proviennent», ajoute-t-elle.

Les belles pièces de cette importante exposition seront présentées du 27 novembre 2019 au 13 avril 2020 au Musée Pointe-à-Callière.

Eduardo Malpica Ramos

 

 

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