Inspiré du roman Salut mon roi mongol!, de l’auteure québécoise Nicole Bélanger, le film Les rois mongols de Luc Picard nous montre l’effervescence sociale d’une époque à travers les yeux de deux jeunes enfants et de deux ados rebelles. Ils sont en effet quatre à entreprendre une aventure en pleine crise d’octobre de l’année 1970. Dans un contexte où le Front du Libération du Québec multiplie les coups d’éclat, Manon, adolescente à l’esprit vif, apprend qu’elle et Mimi, son petit frère, seront placés en familles d’accueil après des difficultés majeures au sein de leur famille.
Avec la complicité de deux de leurs cousins, ils planifient à leur tour un coup d’éclat. Ils fondent «la cellule famille» dans le but de s’en donner une avant que la leur implose. Une fois la vieille dame kidnappée, ils vont vivre toute sorte de péripéties avant de s’installer à la campagne. Le film Les rois mongols est un film émouvant. Le récit, lui, y est certainement pour quelque chose. Mais aussi, le jeu de jeunes acteurs qui est tout simplement extraordinaire.
D’autre part, les analogies sautent aux yeux, le FLQ voulait se donner «un pays.» Manon, Mimi et leurs cousins souhaitaient se donner «une famille.» Ils ne voulaient qu’avoir une grande-mère qui prendrait soin d’eux dans une société qui était de toute évidence injuste avec les pauvres, les fils et les filles d’ouvriers.
En somme, un film qui a été intelligemment construit pour intéresser les jeunes à tout un pan de notre histoire et aux inégalités d’hier, mais aussi à celles d’aujourd’hui.
Les rois mongols de Luc Picard, long métrage de fiction, Québec, année: 2017, V.O. : française, 100 min
Eduardo Malpica Ramos
