Les habitudes qui s’installent dans une vie provoquent des sentiments de lassitude qui poussent à se remettre en question. Au niveau professionnel ou à titre privé, le recommencement des gestes use et influe négativement sur l’enthousiasme. Raphaëlle Giordano développe l’idée de se prendre en mains dans son livre Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une[1]. Camille parcourt les routes pour gagner sa vie. Les convictions qui étaient bien enracinées se sont extirpées suite à l’accident survenu le jour où il pleuvait. Épouse et mère d’un enfant, Camille a pris conscience de sa routine. Aucune vibration qui donne un rythme à sa vie. Et si elle en était responsable ? Elle se laissait entraîner par des gestes machinaux en ayant la sensation d’avoir raté le chemin du bonheur. Elle a rencontré Claude Dupontel, un coach qui lui donnait au fur et à mesure les clefs de la réussite. D’abord : « Il suffit de monter le projet de vie en adéquation avec ce qu’on est vraiment »[2] puis : « Face à la roche, le ruisseau l’emporte toujours, non pas par la force mais par la persévérance dixit H. Jackson Brown » et enfin comprendre que : « Le changement est une porte qui s’ouvre de l’intérieur comme disait Tom Peters »[3].

Vers l’exploration de soi

Se connaître n’est pas chose aisée lorsque l’attention n’est focalisée que sur les autres. Ecouter ce dont ils ont besoin et soigner l’image pour ne pas froisser leurs sensibilités. Dans cet effacement le « moi » bouillonne au point de vouloir exploser. Camille voulait de nouvelles sensations, un nouveau sens à sa vie. Comment les vivre si les reproches pleuvent à longueur de journée ? Comment aller vers ce qui est positif alors qu’à la base sa vision est négative ? Claude Dupontel lui donne toutes les clefs de la réussite en lui expliquant que : « La vie est comme une montgolfière. Pour aller plus haut, il faut savoir se délester et jeter par-dessus bord tout ce qui nous empêche de nous élever »[4].

Dans le triangle dramatique « persécuteur-victime-sauveur » Camille tente de trouver sa voie pour ne pas tomber dans la désuétude. Tout au long du roman, le lecteur est mis dans des situations qui l’incitent à réfléchir. Ayant un effet cathartique, les idées proposées par le coach font effet miroir sur lui. Camille se transforme en un exemple à suivre, un modèle à reproduire.

Lamia Bereksi Meddahi

[1] Ed/Eyrolles, 2015.

[2] Id, p. 45.

[3] Ibid, p. 44.

[4] Ibid, p. 61.

By Lamia Bereksi Meddahi

Lamia Bereksi Meddahi est l’auteure de la première thèse de doctorat sur le dramaturge algérien Abdelkader Alloula. Elle a publié La famille disséminée, Ed/marsa, 2008, une pièce de théâtre Dialogues de sourds, Ed/L’harmattan, 2014. Elle enseigne à l’université Paris XII et se consacre à la littérature maghrébine ainsi que le théâtre dans le monde arabe. Depuis 2014, Lamia est membre de l’équipe éditoriale au journal L'initiative.

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