Quand l’âge avance, l’être humain éprouve le besoin de regarder en arrière. Il voit défiler tous les moments qui ont construit sa vie. Dans cet état d’esprit Virginie Grimaldi a écrit Quand nos souvenirs viendront danser[1]. Marceline, la grand-mère raconte sa vie depuis 1955, quand elle avait vingt ans. Au rythme d’une humeur parsemée d’amour et d’humour, elle valse entre le passé et le présent pour évoquer les instants de joie et de peine qui peuvent occuper une vie.

L’idée de s’interposer au projet du maire qui consiste à raser l’impasse des colibris est prise comme un moyen de rassembler les voisins et dévoiler le vécu de chacun.

  • L’enthousiasme de toute une vie :

Le groupe nommé « les octogéniaux » composé d’Anatole, Joséphine, Marius, Rosalie, Gustave et Marceline, se réunit régulièrement pour que le maire ne mette pas à exécution son projet. Déterminés, ces voisins multiplient leurs actions en étant convaincus que leur maison ne se limite pas à un espace mais à un vécu épais d’émotions : « (…) Elles ont quatre murs et un toit, mais ce ne sont pas des maisons : ce sont des boîtes à souvenirs. Nos souvenirs. Aucun bulldozer ne rasera notre mémoire »[2].

Marceline, une grand-mère très attachante, d’une spontanéité déconcertante, parle sans se soucier ni de ce qu’on pense d’elle ni de ce qu’elle peut provoquer comme réaction. En racontant la naissance de sa fille Corinne et les cours de danse débutés secrètement, elle est en mesure de provoquer des éclats de rire chez le lecteur. Autour de ce personnage des histoires sont tissées pour dévoiler la décision définitive du maire. Entre les sentiments enfouis et le présent qui chatouille les esprits, l’auteure s’adonne à des détails qui incitent à aller au bout de la lecture.

Virginie Grimaldi, auteure connue aussi bien en France qu’à l’étranger, transporte le lecteur dans un univers où la mémoire nourrit le présent en lui accordant toute l’énergie dont il a besoin pour que la génération à venir, représentée par Grégoire, le petit fils de Marceline, prenne en main son devenir.

Quand nos souvenirs viendront danser | Virginie Grimaldi | 2019 | Ed/ Fayard | 360 pages.

Lamia Bereksi Meddahi

[1] Ed/ Fayard, 2019.

[2] Id, p. 241.

Quand nos souvenirs viendront danser

Extrait du livre Quand nos souvenirs viendront danser par Virginie Grimaldi

By Lamia Bereksi Meddahi

Lamia Bereksi Meddahi est l’auteure de la première thèse de doctorat sur le dramaturge algérien Abdelkader Alloula. Elle a publié La famille disséminée, Ed/marsa, 2008, une pièce de théâtre Dialogues de sourds, Ed/L’harmattan, 2014. Elle enseigne à l’université Paris XII et se consacre à la littérature maghrébine ainsi que le théâtre dans le monde arabe. Depuis 2014, Lamia est membre de l’équipe éditoriale au journal L'initiative.

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