François Lanoie – Conférencier « Je suis reconnaissent d’avoir ressentis toutes ces belles émotions qui m’ont fait grandir »

Pour quelle raison avez-vous choisi le Kilimandjaro à d’autres sommets ?

Étant enfant l’Afrique, pour moi, existait seulement dans les livres d’histoire. Tout était tellement différent : la culture, la végétation, les animaux, ce qui piquait beaucoup ma curiosité. Lorsque, j’ai commencé à m’informer à savoir lequel des 7 sommets les plus hauts du monde j’étais pour escalader, mon attention s’est invariablement tourné vers le Kilimandjaro. Je crois qu’inconsciemment depuis longtemps, mon choix s’était fixé sur le Kilimandjaro, d’autant plus que pour une première expérience le sommet m’apparaissait atteignable.

Vous parlez de ces liens qui se sont créé entre partenaires face aux différents défis de l’ascension avec émotion, n’est-ce pas cela finalement que vous recherchiez ?

En fait, je cherchais un défi. Quelque chose qui viendrait me chercher physiquement, mentalement qui m’amènerai au bout de mes capacités. Je n’avais aucune attente face aux liens qui pouvaient se créer. J’espérais simplement que le contact se fasse de la meilleure façon possible et que l’on puisse s’entraider mutuellement. Les liens qui se sont créés ont été au-delà de mes espérances. Un vrai bonus !

Vous parlez de cette ascension comme un rêve, décrivez-nous ce rêve…

Je voulais me réaliser, sentir que je sortais des sentiers battus, vivre une expérience que je n’aurais jamais pensé possible. Moi le petit gars né à la campagne à plusieurs kilomètres du premier village et comme je m’amuse à le dire : ¨En bas de la côte¨. J’étais rendu en Afrique et me préparait à faire l’ascension du plus haut sommet du continent. Je foulais maintenant le sol de ce pays que je voyais uniquement en rêve, quel bonheur. Cette ascension a été un aboutissement ainsi que la découverte d’un pays lointain, le rêve devenu réalité. 

Durant votre récit, et au moment de l’ultime étape, vous avez répété la phrase « chaque pas nous rapproche du sommet », expliquer nous cet état d’esprit…

Cette étape a été la plus difficile. L’oxygène se faisait de plus en plus rare dû à l’altitude, la température de plus en plus froide, la fatigue de plus en plus présente, les malaises de plus en plus persistant. Je me suis alors concentré uniquement sur ces mots ¨chaque pas me rapproche du sommet¨ que j’ai répété sans cesse toute la nuit, car je ne voulais avoir aucune pensée négative. J’entendais des personnes pleurer, j’en entendais qui voulait abandonner. La fragilité dans laquelle je me trouvais faisait en sorte que tout pouvait facilement basculer d’un instant à l’autre et m’empêcher de continuer, alors je me suis accroché à ces mots qui m’ont permis d’avancer jusqu’au sommet.

Au moment de redescendre, vous parlez de cette belle leçon de vie que vous avez appris de l’aide du guide tanzanien et des autres coéquipiers qui vous ont apporté à manger dans votre tente…est-ce que finalement, ce ne sont pas ces valeurs humaines que vous étiez venu chercher à des milliers de kilomètres de chez vous ? 

Je n’étais pas venu chercher ces valeurs humaines, ce sont ces valeurs humaines qui sont venu me chercher, au plus profond de mon être, et j’ai compris combien c’était important.

Vous parlez de cette expérience comme la plus belle de votre vie…

Ça m’a amené dans une autre dimension, à vivre une aventure hors du commun. Moi le comptable assis derrière son bureau à m’amuser avec les chiffres, je venais de découvrir un autre monde…extérieur et intérieur.

Qu’est-ce qui vous a poussé à tenter une deuxième aventure au camp de base de l’Everest ? Pourquoi à deux reprises ?

J’ai voulu répéter l’expérience du Kilimandjaro et lorsque l’on m’a parlé de me rendre au camp de base de l’Everest, j’ai accepté sans hésitation. C’était devenu comme une drogue. Que ce soit le camp de base de l’Everest pour une deuxième fois où ailleurs ça ne m’importait pas vraiment en autant que je retrouve les mêmes valeurs humaines et les mêmes liens qui nous avaient unis.

Dans les derniers jours de notre ascension mon rythme cardiaque s’est emballé et je n’arrivais plus à suivre le groupe et j’ai terminé l’aventure le dernier. Par ailleurs, mes amis étaient tous là, au fil d’arrivé, à m’attendre et à m’applaudir. Voilà les valeurs humaines que je suis venu chercher, je suis vraiment heureux que ces personnes aient été mis sur mon chemin car c’est grâce à eux si j’ai vécu toutes ces belles émotions qui m’ont fait grandir.

C’est finalement ces aventures qui vous ont poussé à animer des conférences afin de transmettre ainsi votre message et vous ouvrir aux autres…

Mon objectif premier était de transcender mes peurs de parler en public. C’était un autre défi que je voulais réaliser et par surcroît transmettre mon message et effectivement m’ouvrir aux autres. Tout s’est enchaîné et a donné le résultat que vous connaissez.

Notamment durant cette période de pandémie, ou l’être humain se trouve face à une revalorisation de soi…

C’est incroyable la solidarité que l’on ressent. L’être humain est complexe.

Les hommes se battent entre eux et se rallient contre un ennemi commun ¨le coronavirus¨.

Les valeurs changent, les masques tombent et le monde se souviendra longtemps de cette période. Assez longtemps, j’espère pour ne pas retomber dans nos mêmes vieilles habitudes. 

Vous avez animé votre dernière conférence en collaboration avec GoConnexions, sur la plateforme Zoom, comment cette belle aventure s’est réalisée ?

Un contact m’a mis en communication avec Eric. Nous nous sommes rencontrés prendre un café et la chimie s’est installée très rapidement. Nous avons échangé sur différents sujets. Éric a trouvé mon parcours intéressant et m’a offert de présenter ma conférence lors d’un des événements de GoConnexions en présentiel, mais la situation a changé avec l’arrivé de la pandémie. C’est alors qu’Éric m’a offert de présenter ma conférence sur la plateforme Zoom. J’ai accepté ne sachant pas vraiment comment j’étais pour réagir n’ayant pas le pouls des personnes venus assister à ma conférence. Cependant, une fois commencé, j’étais tellement dans mon sujet que j’ai oublié que j’étais seul chez moi et la magie du Web a opéré.

Propos recueillis par Hamid Si Ahmed 

 

Read previous post:
Entretien avec François Lanoie à l’occasion de sa conférence « À chacun son sommet »

Lors de notre première partie consacrée à l’ascension de François Lanoie au Kilimandjaro, sur ces même colonnes, nous avions retracé...

Close