Alors que le modèle d’affaires d’Uber fait des remous chez les chauffeurs de taxi au Québec qui y voient la fin d’un modèle économique vieux de cent ans, d’aucuns ont tendance à oublier que ce même modèle s’est renforcé en spéculant sur des licences que les chauffeurs de taxi payent au prix fort. Ces derniers qui sont le maillon faible de ce système sont mis dos à dos contre le modèle Uber qui rappelons-le, offre un service dans les limites de ce que prévoit la loi. D’ailleurs, si tenté qu’Uber fut illégal, il se serait retrouvé rapidement dans les méandres de la justice.

Or, ce n’est pas le cas et le contexte économique et légal dans lequel œuvre Uber est propice dans un monde ou les changements sont souvent objets de résistance.

Certes, on argumente à tout-va qu’Uber est illégal; pourtant aucun cadre juridique n’est mis en place pour interdire son fonctionnement. Le résultat sur le terrain est palpable avec la grogne des dizaines de milliers de chauffeurs de taxis qui se sentent laissés pour compte, puisqu’ils se retrouvent avec des licences qui perdent de la valeur, eux qui ont tout investis pour s’en sortir.

En Irlande, dans les années 2000, l’État a pris la responsabilité dans un premier temps de rembourser le prix des licences par le biais de crédits d’impôts rétroactifs, ce qui a permis par la suite de penser à la dérèglementation pour adapter le secteur aux nouvelles conditions économiques.

Au Québec, cette solution serait peu probable devant un gouvernement qui entame des coupes budgétaires à tout va, sans que cela ne génère de grogne sociale ou que les corps de métiers ne réussissent à rétablir les acquis sociaux qu’ils avaient déjà et qu’ils ont perdu depuis.

En tant que témoin du métier de journaliste, beaucoup des bouleversements ont affecté ce domaine avec l’arrivée d’Internet, des médias sociaux et des blogues, avec ce que cela a eu comme répercussions sur le travail d’informer, qui était jadis exclusif aux professionnels du secteur.

Les exemples des changements sont nombreux et aujourd’hui Uber chamboule le travail des chauffeurs de taxis, comme le commerce en ligne a chamboulé le commerce traditionnel forçant les boutiques à s’adapter ou à mettre la clé sous le paillasson.

La révolution Uber est bel est bien là et les solutions pour amorcer la transition peuvent être trouvées pour peu que les chauffeurs de taxis ne soient pas les grands perdants des multiples enjeux.

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