Décider de la diversité
Une nouvelle étude de la Coalition des femmes du cinéma, de la télévision et des médias numériques du Canada (Coalition WIFT Canada) examine l’incidence de la Covid-19 sur les efforts visant l’avancement de l’équité, de la diversité et de l’inclusion dans l’industrie canadienne de la production cinématographique et télévisuelle

Montréal, le 27 octobre 2021 – La Coalition des femmes du cinéma, de la télévision et des médias numériques du Canada (Coalition WIFT Canada) a publié sa toute dernière étude, Décider de la diversité : Covid-19, risque et inégalité intersectionnelle dans l’industrie canadienne de la production cinématographique et télévisuelle. Les auteures en sont Amanda Coles (Ph. D.), de l’université Deakin, en Australie, et Deb Verhoeven, professeure et titulaire de la chaire de recherche Canada 150 en genre et en informatique culturelle à l’Université de l’Alberta.

L’étude Décider de la Diversité conclut que, malgré les occasions qu’offre la Covid-19 de faire les choses différemment, l’industrie canadienne de la production cinématographique et télévisuelle continue de se caractériser par des relations et des réseaux marqués par l’inégalité, la fermeture et l’attitude défensive et cela, au détriment des groupes en quête d’équité.

« L’industrie doit accepter le fait que la gestion du risque sert d’outil de normalisation et de justification à des pratiques de prise de décision qui excluent les récits dynamiques, les créatrices et créateurs de contenus particulièrement talentueux et les membres du public appartenant à la majorité de la population mondiale », a indiqué Amanda Coles (Ph.D.), coauteure de l’étude sur la diversité.

« En l’absence de meilleures données et de meilleurs outils de données pour comprendre à la fois la façon systémique et la façon spécifique dont l’inégalité est perpétuée dans l’industrie, nous sommes enfermés dans le cercle vicieux des bonnes intentions battues en brèche. Nous pouvons mieux faire », a souligné la professeure Deb Verhoeven, coauteure de l’étude sur la diversité.

Les auteures de l’étude ont adopté une méthodologie innovatrice pour recenser et interviewer les personnes clés qui exercent une influence au sein des réseaux de l’industrie cinématographique et télévisuelle, ainsi que des dirigeants et dirigeantes de l’industrie et des créateurs et créatrices de contenus.

Voici quelques-unes des principales conclusions de l’étude :

* Les changements de politique ont conduit les cadres dirigeants qui ne « font pas dans la diversité » à percevoir des risques d’atteinte à leur réputation ou des risques de nature politique.

* Toutefois, les approches actuelles en matière de « diversité » demeurent, dans une large mesure, purement symboliques. Elles mettent l’accent sur l’ajout d’un nombre minimal de personnes issues de la « diversité » (c.-à-d. qui ne sont pas des hommes de race blanche) de manière à satisfaire aux critères d’équité, de diversité et d’inclusion établis dans les programmes des responsables des politiques.

* Il est urgent d’obtenir de meilleures données afin de récuser les perceptions de risque largement répandues qui renforcent la marginalisation systémique des récits conçus par et sur les groupes en quête d’équité. L’étude signale en particulier un manque de données de qualité sur les auditoires.
* D’importantes questions se posent quant aux personnes chargées de faire évoluer la situation et de travailler au changement systémique. Tous les hommes qui ont été considérés comme des intervenants clés ont décliné les demandes d’entrevues relatives à la présente étude ou n’y ont pas répondu.

* Le fait que, dans l’industrie cinématographique et télévisuelle canadienne, les dirigeants de sociétés et le personnel d’encadrement soient Blancs constitue un risque significatif pour l’avancement de l’équité, de la diversité et de l’inclusion.

* Bien que les individus et les lieux de travail toxiques présentent, pour l’industrie cinématographique et télévisuelle, des risques graves de nature judiciaire, politique ou liés à l’atteinte à la réputation, les personnes interviewées ne les ont pas considérés comme des menaces importantes à l’avancement de l’équité, de la diversité et de l’inclusion.

* Les stratégies de changement dignes de ce nom doivent prendre en considération le fait que les perceptions et les pratiques relatives à la gestion organisationnelle des risques perpétuent les inégalités intersectionnelles.

Recommandations :

L’étude réclame la mise sur pied d’un groupe de travail sur les données de l’industrie cinématographique et télévisuelle qui aurait pour tâche de renseigner les responsables de la prise de décision organisationnelle et politique, et de mettre en question les perceptions de risque largement répandues qui font obstacle à la diversité et à l’inclusion. Elle réclame également l’adoption d’une approche de tolérance zéro à l’égard des entorses à l’équité, à la diversité et à l’inclusion, de même que des conséquences claires comme condition préalable à l’obtention du financement et du soutien de l’État.

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