Circé est l’une des plus puissantes magiciennes qui est citée dans la mythologie grecque. Dans les récits anciens dont l’Odyssée d’Homère, on considère que les philtres qu’elle concevait pouvaient transformer les humains en chiens, en lions et en pourceaux.

Elle est à la fois sujet et source d’inspiration dans les arts plastiques, dans le théâtre, la musique, la poésie, la philosophie, les nouvelles et les romans, ainsi que dans les bandes dessinées, à l’image de Circé la magicienne[1], un one shot qui est signé de Richard Marazano au scénario (Le monde de Milo, Les chroniques de l’Univers) et Gabriel Delmas aux dessins (Synchrone).

Fidèle au mythe, ce roman graphique qui est publié aux Éditions Dargaud, offre aux lecteurs une œuvre de qualité supérieure qui juxtapose des dessins aux évocations médiévales avec un scénario aux contours philosophiques, pour nous permettre de nous imprégner de l’univers de cette fille des Dieux qui vécue recluse sur l’île d’Aiaié (Ææa). Celle qui était redoutée par les humains voit débarquer sur les rivages Ulysse et son équipage.

-S’adressant aux animaux qui l’entourent, Circé confie : je les attendrai seule avec mes philtres et mes charmes. Puisque c’est là leur secret espoir…

La malédiction des Dieux s’abat sur les hommes du roi d’Ithaque qui se transforment en porcs après avoir bu un breuvage qui est préparé par la magicienne. Quant à Ulysse, il a rendez-vous encore une fois avec la prophétie, dans sa quête perpétuelle de survie lorsqu’il échappe à l’envoutement de Circé.

-Circé lui dit : tu ne seras toujours et à jamais un homme et même si ta fortune étend ton ascendant sur toutes les créatures de la terre…

-Ulysse répond : est-ce le seul destin qui me soit donné ? N’y a-t-il rien d’autre ?

– Circé répond : Vois comme tu ne te soucie encore que de toi-même et de ceux qui, semblables à toi, ne portent pas leur regard au-delà de leurs intimes obsessions…que le fruit de tes rapines grandit déjà en moi, qu’il me ronge et me dévore, mais que tu ne vois rien. Je vais porter tes enfants, et avec eux la fin du monde que j’ai créé, la fin des métamorphoses, la fin des incarnations, des sortilèges et des enchantements…

Ces quelques extraits qui sont tirés de cette œuvre, sont à l’image de Circé qui s’évanouit puis renait dans un mouvement circulaire constant et loin de la nature profonde les humains.

Réda Benkoula

[1] Circé la magicienne | Richard Marazano, Gabriel Delmas | Dargaud | 2021 | 64 pages

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