La gestion participative, un terme que l’on entend dans plusieurs secteurs d’activité économique. Toutefois, est-ce seulement un terme à la mode ou une méthode de gestion entrepreneuriale efficace?

Au sens strict, la gestion participative se définit comme étant une méthode de gestion axée sur la mobilisation des ressources et plus particulièrement, des ressources humaines. Cependant, dans son sens plus large, bien que la gestion participative comporte cette dimension, il n’en demeure pas moins qu’elle emporte avec elle, une participation des salariés à des activités capitales à la fois pour les salariés comme pour l’entreprise elle-même et emportant avec elles, des conséquences à la fois positives et négatives. En effet, ce type de gestion permet aux salariés de participer à la prise de décisions qui relèvent normalement des gestionnaires et parfois même, de partager les bénéfices à la fin de l’exercice financier. 

Ses avantages

Bien qu’il semble de prime abord, que les employés puissent davantage tirer profit de ce type de management que les têtes dirigeantes, il n’en demeure pas moins que ces dernières en retireraient également plusieurs bénéfices. Dans un premier temps, l’instauration d’un système de gestion participative augmenterait le sentiment d’appartenance envers l’employeur, ce qui occasionnerait par le fait même, une augmentation de la productivité, mais aussi, une réduction de l’absentéisme, deux conséquences qui ont une incidence financière positive pour l’entreprise. Ce sentiment d’appartenance accru augmenterait le bonheur au travail chez les salariés qui seraient moins enclins à chercher un travail ailleurs mais qui les inciteraient aussi, à se perfectionner afin de progresser au sein de l’entreprise. Il s’agit de deux points importants qui non seulement réduisent le roulement de personnel, mais favorisent la mise en valeur des compétences, lesquels se traduisent par un avantage concurrentiel.

On observe aussi, une diminution de la résistance au changement lors de la prise de décisions puisque les employés sont davantage enclins à mieux accepter certaines décisions s’ils y ont pris part. Le recours aux griefs et à l’arbitrage seraient donc moins fréquents dans les entreprises syndiquées. De même, ce type de gestion pourrait apporter un souffle nouveau à l’entreprise en raison du partage d’idées amenées par les salariés, puisque certains d’entre eux pourraient amener des méthodes provenant de leur expérience antérieure chez la compétition, alors que d’autres, n’ayant pas encore gravi les échelons, pourraient contribuer par leurs connaissances acquises sur les bancs d’école. On dénote aussi, dans certaines entreprises, une nette amélioration du climat de travail et des relations hiérarchiques dans certaines organisations, en raison d’une certaine ouverture dans les relations entre les patrons et leurs subalternes.

La mise en place d’un système de gestion participative nécessite certains investissements, certes, et dans certains cas, la remise d’une partie des bénéfices aux salariés, mais ce dernier est beaucoup moins coûteux que l’absentéisme, la perte de productivité et la résolution de conflits. 

Ses inconvénients

Bien sûr, tout n’est pas rose dans le système de gestion participative. En effet, il est possible que les gestionnaires aient à faire face à des réunions de travail plus difficiles en raison du niveau de compréhension que les salariés ont de la gestion, un inconvénient qui pourrait aussi léser les individus moins scolarisés qui pourraient avoir l’impression d’être bernés en raison du fait que leur compréhension des processus managériaux est moindre. Il en est de même pour les risques de conflits dont le potentiel pourrait augmenter en raison du fait qu’un grand nombre d’individus participent aux décisions. Certains gestionnaires pourraient même avoir l’impression de perdre le contrôle s’ils ne sont pas familiers avec la gestion participative et on pourrait également assister à des guerres de pouvoir, dans certains cas. Finalement, notons que des actionnaires majoritaires pourraient manifester leur mécontentement en raison de la dilution des bénéfices au profit des salariés-partenaires. 

En quelles situations peut-on y songer?

La mise en place d’un système de gestion participative ne convient toutefois pas à toute organisation. Ainsi, les organisations publiques ou parapubliques si elles se prêtent à ce type de gestion à plusieurs niveaux, ne peut faire l’objet d’un partage des bénéfices, en raison de leur nature. L’application de tous les aspects de la méthode peut s’avérer cependant, un véritable succès dans la plupart des entreprises du secteur privé, en particulier, dans le secteur manufacturier.

Bref, la gestion participative se résume à ces trois mots : informer, consulter et mobiliser. Elle se traduit par différentes méthodes permettant au salarié d’être à l’affût de l’évolution de l’organisation, d’être consulté et de se mobiliser lors de la prise des décisions. C’est une initiative requérant temps et énergie et qui sera au cours de son application couronnée de petits succès, mais parfois, de petits revers.

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