L’artiste dans son atelier

Diplômé de la Faculté des Beaux-arts de l’Université de Damas et professeur d’études supérieures depuis 2000, Ali Sulaiman est titulaire d’un Doctorat en peinture de la Faculté des Beaux-arts à Berlin en 1987. Il a été membre de la Conférence de l’UNESCO sur les cultures des peuples de la Méditerranée, membre de l’Union syrienne des arts plastiques, de l’Union des artistes plasticiens arabes, membre de la Fédération des artistes allemands, il a fait 43 expositions individuelles dans la Syrie, les pays arabes et en Europe, notamment en Allemagne. L’artiste Ali Suleiman s’appuie sur l’école abstraite dans la plupart de ses toiles récentes : il peint un paysage composé de petites galaxies de couleurs qui s’unissent pour former une fresque visuelle. De prime abord, il est difficile de juger sa toile, voire de la déchiffrer, car elle suggère plusieurs niveaux de lecture et en particulier en ce qui concerne le brassage de couleurs. Ce chevauchement de couleurs s’articule sur plusieurs points, de gauche à droite de la toile. On suit une succession de formes colorées, semblables aux âmes jaillissantes de ces couleurs accroupies les unes sur les autres. Réanimer les couleurs est une tâche délicate, c’est ainsi que Ali Suleiman excelle dans la peinture de miniatures de couleurs, les mélanges, les place devant un nouveau défi et dans une nouvelle perspective de création, comme s’il prévoyait un nouveau langage visuel qui stimule la pensée et l’esprit du récepteur.

Du début de sa toile jusqu’à sa fin, on suit l’intersection des couleurs, leur mélange, leur harmonie, et parfois leur dissonance. Toute cette technique de façonner les couleurs élève le goût artistique du public et le rend confus devant ce paysage pittoresque. Il y a donc un élément de surprise, car le tableau présente des combinaisons de couleurs représentées dans ce que le récepteur peut interpréter du point de vue de sa propre vision. Le langage visuel de ses tableaux tisse un ensemble de signes : la représentation de l’âme humaine dans tous ses élans, la ville et ses compositions démographiques et ses chants poétiques (voir la toile Eve), les secrets cachés au sein de ses objets peints.

Durant son enseignement dans la Faculté des Beaux-arts à Damas, il a dirigé, formé, inspiré et aidé tant de jeunes peintres et sculpteurs.

L’artiste peintre estime que : « Le texte visuel est un concept composé d’un vocabulaire visuel que l’artiste emprunte de son inventaire cumulatif ou de la réalité, puis il le reformule en fonction de son style et de sa vision. Au cours du XXe siècle, le développement d’un texte visuel avec différentes cultures allant de l’abstraction à l’art contemporain diffère d’un artiste à l’autre. Des fois, il est abstrait dans une scène plastique ou dans un seul tableau et n’apparaissant parfois pas dans les arts graphiques car l’artiste est attiré par un autre style d’art ».
Ses tableaux s’articulent sur les variations, les nuances, les transformations des couleurs.


Tableau “Le dernier dîner” représentant le Christ avec ses disciples. Berlin 1985.

Ali Souleymane cherche les nuances de la couleur, il cherche une production qui laisse l’étonnement, une impression, une interrogation. Selon lui, la fonction de l’œuvre d’art porte les degrés de la créativité.

Tableau “Ishtar à Damas”. Berlin 1987

Tableau “Ève et la pomme”. Damas 1994.

Ali Souleiman définit ainsi l’artiste :

« Quand on parle de l’artiste, on entend par là le véritable artiste dont l’œuvre est consacrée à l’art, l’artiste fait de sa vie un atelier et une production quotidienne continue, il est aussi un chercheur permanent dans le domaine de l’art et de ses enjeux. La tâche de cet artiste est de documenter sa production et de l’archiver de manière professionnelle et précise. Il pourra ainsi élaborer un plan pour ses expositions successives en particulier ou afin de participer à des expositions internationales dans son pays ou à l’étranger. En cas de crise et d’urgence, l’artiste continue sa vie artistique, s’occupe de sa production, accompagne les événements tout en gardant le processus de recherche. Lorsque les expositions s’arrêtent et les galeries sont fermées. Il attend que la vie reprenne, même si cela se passe lentement, il est toujours prêt à pousser en avant l’élan artistique, culturel et social. Planifier, ouvrir et séquencer des expositions est une caractéristique importante d’un véritable artiste, et ce n’est jamais un défaut ».

Mountajab Sakr

 

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