Un rapport publié aujourd’hui par l’Institut international du développement durable (IISD) suggère que c’est avec raison que les Canadiens et les Canadiennes s’inquiètent au sujet de leur futur bien-être financier.

Le rapport, intitulé Comprehensive Wealth in Canada 2018 – Measuring What Matters in the Long Run, contient l’analyse la plus complète du patrimoine compréhensif jamais entreprise au Canada et l’une des seules analyses de ce genre au monde. Ses auteurs sont convaincus que le gouvernement devrait accorder moins d’importance aux indicateurs à court terme tels que le produit intérieur brut (PIB) et mettre l’accent sur le patrimoine compréhensif lorsqu’il conçoit des politiques et mesure les progrès.

[TRADUCTION] « Les assises de la solide croissance du PIB canadien depuis les années 1980, soit son patrimoine compréhensif, se sont développées à un rythme considérablement plus lent et montrent de réels signes de fragilité », affirme Scott Vaughan, président et chef de la direction de l’IISD. [TRADUCTION] « Lorsque vous écartez le PIB pour étudier les facteurs sur lesquels il repose, des sonnettes d’alarme commencent à résonner haut et fort au sujet de la viabilité de nos résultats sur le plan économique. »

Comprehensive Wealth in Canada 2018 examine les cinq composantes principales du portefeuille de patrimoine compréhensif canadien :

• le capital produit, qui est constitué par les bâtiments, les machines et les infrastructures;
• le capital naturel, qui comprend les forêts, les minéraux, les combustibles fossiles et autres éléments;
• le capital humain, qui est la valeur des compétences et connaissances regroupées dans la population active;
• le capital financier, qui comprend les actions, obligations, dépôts bancaires et autres actifs financiers;
• le capital social, qui mesure le degré de participation civique et de coopération au sein de la société.

[TRADUCTION] « Depuis 1980, le PIB du Canada a augmenté plus de cinq fois plus rapidement que le patrimoine compréhensif sur lequel il repose. Ce n’est pas viable », déclare Robert Smith, l’auteur principal du rapport. [TRADUCTION] « Nous devons mesurer les deux, le PIB et le patrimoine compréhensif, pour savoir vers quel avenir se dirige le pays. Pour le moment, les décideurs favorisent une réflexion à court terme. »

[TRADUCTION] « Si le gouvernement adopte le patrimoine compréhensif comme un nouvel angle sous lequel il peut mesurer le progrès, le Canada sera à l’avant-garde mondiale de la reddition de compte et de la planification exhaustives », affirme Scott Vaughan. [TRADUCTION] « Statistique Canada rend déjà compte de nombreuses composantes du patrimoine compréhensif. Il serait relativement aisé pour eux de terminer le travail et de fournir au gouvernement, et à la population canadienne, les renseignements dont ils ont besoin pour agir afin d’apaiser leurs inquiétudes. »

Selon l’IISD, l’analyse souligne des secteurs préoccupants du portefeuille de patrimoine compréhensif du Canada, chacun constituant une menace pour la prospérité et le bien-être à long terme.

• La valeur du portefeuille de patrimoine compréhensif du Canada a augmenté très lentement au cours de la période étudiée, passant de 647 000 $ par habitant en 1980 à à peine 701 000 $ en 2015, soit un taux de croissance annuel moyen de 0,23 %. En revanche, sur la même période, le taux d’augmentation annuel moyen du PIB était de 1,31 %. Selon l’ONU, au cours des récentes décennies, le rendement du patrimoine compréhensif du Canada s’est situé au dernier rang des pays du G7.
• L’endettement des ménages canadiens a atteint un niveau sans précédent depuis 1980. Délaissant les actifs financiers, ils ont investi davantage dans le logement, ce qui a causé une inflation des prix des logements et obligé le reste de l’économie à s’en remettre aux prêteurs étrangers pour presque trois quarts des mouvements des investissements après 2012. La dernière fois que l’économie canadienne a eu recours à des sources étrangères pour une telle portion des investissements remonte au milieu des années 1960.
• On a constaté une diminution de 86 % de la valeur de la richesse naturelle la plus précieuse du Canada : les sables bitumineux.
• Les investissements dans le capital produit se sont de plus en plus concentrés dans seulement deux secteurs, soit le logement et les infrastructures d’extraction pétrolière et gazière. En 2015, 25 % du capital produit connexe au secteur commercial était investi dans des actifs liés à l’extraction du pétrole et du gaz, par rapport à seulement 9 % en 1980.
• La croissance du capital humain est nulle depuis 1980, malgré une économie mondiale novatrice.
• On a constaté un appauvrissement considérable du capital naturel commercialisable tel que les minéraux et les combustibles fossiles.
• Le développement humain empiète de plus en plus sur les écosystèmes canadiens.
• Le niveau d’investissement dans les actifs financiers est faible.
• Les changements climatiques sont devenus une menace majeure pour le portefeuille de patrimoine compréhensif du Canada. Les dommages causés par les inondations, les incendies de forêt et les tornades sont tous en hausse.

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