A l’image de l’Algérie, qui continue de manifester depuis le 22 février dernier contre le régime en place, plusieurs autres pays ont déclenché durant ces derniers jours autant de mouvements populaires, synonyme d’instabilité internationale, notamment dans les pays déjà sous tension, ou du moins, prédisposé à la révolte sociale contestataire.

Allant de la simple manifestation pour de simples droit à des pertes humaines, cette situation de dégradation des rapports entre les peuples et leurs gouverneurs, dénote à quel point l’avenir des états oppresseurs et anti-démocratiques inquiète en plus haut lieu. Devant les regards parfois indifférents des puissances mondiales, lesquelles sont parfois à l’origine de ces tensions intérieures, c’est toute la planète et sa sérénité politico-stratégique qui est désormais en jeu. Ainsi, ces derniers évènements de ce mois d’Octobre qui tire à sa fin, ne sont pas pour rassurer l’opinion internationale.


Une dizaine de pays qui se retrouvent ainsi coincé entre une gestion anarchique de leurs ressources et des affaires courantes de tous les secteurs de vie et d’activité, et une réalité amère des dégâts dévastateurs engendrés par ces politiques et décisions issues des conflits d’intérêts, de la corruption et d’un système de gestion et de répartition des richesses loin d’être équitables. Un vent de révolte généralisé dans le monde depuis fin 2018, et qui s’est accentué durant l’été dernier. La pauvreté et le piétinement des libertés fondamentales, à l’origine de cette mobilisation citoyenne, expliquent en grande partie la réalité des faits.

Du Mexique au Liban, le courroux gagne la rue

L’Amérique Latine en plein boom !

Un point en commun caractérise les mouvements populaires qui frappent depuis plusieurs jours cette région de la planète, l’élan de solidarité face au néo conservatisme, l’ingérence étrangère et la dilapidation des biens publics. Les statistiques enregistrées durant les dernières années sont là pour donner une explication à l’instabilité des habitants sud américains. Selon la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), pas moins de 63 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté.

Les contestations féministes du Mexique ont été un avant-goût des manifestations qui se sont enchaîné dans les quatre coins du globe, dont le déclencheur fût le viol présumé d’une jeune fille mineure commis par quatre policiers à Mexico. Le continent américain connaîtra un mouvement, mais de moindre affluence, en Argentine. La politique sociale et économique en vigueur dans ce pays a allumé la mèche d’une revendication populaire sans gravité, certes, mais la cause, qui n’est autre que la chute du pouvoirs d’achat, annonce une instabilité grandissante. Sans incident aussi comme ce fut le cas au Chili, ou les chiliens sont sortis dans la rue (plus d’un milion) en réaction à des mesures d’augmentation des prix de services publics et contre l’inégalité sociale, depuis le 18 octobre dernier. Le remaniement annoncé par le président conservateur chilien Sebastian Piñera a ainsi déclenché une grève générale le 23 octobre. Quelques jours avant, en Bolivie, c’est la réélection à a tête du pays du dirigeant socialiste Evo Morales qui suscitera la colère des électeurs, ces derniers accusant ouvertement le régime en place d’avoir trafiqué le dépouillement. Autre revendication tout aussi importante en Bolivie, l’inaction du gouvernement face aux incendies en Amazonie, Une grogne populaire qui a causé de violents incidents dans le pays, et une grève générale qui éclatera le 23 du même mois.

Toujours dans le contexte des inégalités sociales, l’Equateur n’en est pas moins exempt de toutes reproches citoyennes, après La hausse du prix des carburants. Les hostilités entre les manifestants et les forces de l’ordre avaient débuté au début du mois octobre, et même si à l’issue de 12 jours de confrontations, le président Lenin Moreno a annulé le décret qui était à l’origine de tout, on annonce pas moins de huit morts et 1340 blessés. Autre pays latino-américain à s’être distingué par la révolte de ses habitants, la Colombie en l’occurrence, ou c’est le système éducatif qui est remis en cause. Enfin, c’est au Pérou que le mouvement sociale prend aussi de l’ampleur, un vent contestataire qui remonte au 30 septembre dernier, ou dissolution du Congrès et les luttes intestines entre le président Martín Vizcarra et ses opposants, annoncent, avant les élections législatives du 26 janvier prochains, sonnent comme un vrai défi pour la stabilité des institutions péruviennes.

Une région du continent américain en proie à l’instabilité, avec pas moins de 7 pays en pleine mutation sociale, économique et politique, ou l’essor des manifestations populaires augure d’une instabilité qui pourrait s’amplifier et mener les pays sud américains dans un tournant historique de leur existence.

La Lebanon révolution

Depuis le 17 octobre, le citoyen libanais a investit la rue, une bouffée d’espoir à travers une révolution sans précédent, qui pourtant a été déclenché des suites d’une nouvelle taxe sur les appels effectués via WhatsApp, une application très utilisée au Liban. Désormais c’est ni plus ni moins la chute du régime et le départ de la classe politique qui est revendiqué dans un pays qui tente d’exprimer son ras le bol envers la classe dirigeante. Face à cette colère citoyenne grandissante, les autorités ont finit par accepter d’ouvrir le dialogue avec les protestataires, ce qui n’a pas empêché les institutions sensibles et stratégique du pays de fermer leurs portes depuis maintenant plusieurs jours, et causer ainsi une paralysie préméditée et réussie des manifestants. À Beyrouth, la tension est inévitablement montée d’un cran, le début d’une nouvelle crise politique marquée par la corruption et la mauvaise gestion des biens publics, le retour vers une crise économique sans précédant.


Résultat de cette révolution pacifique, une situation qui se détériore de plus en plus, avec une population qui vit sous le seuil de pauvreté (Une dette publique représentant 150% de son produit intérieur brut (PIB). Les années sombres de la sanglante guerre civile (1975-1990) sont-elles de retour ? La mise en garde et les menaces des leaders du mouvement Hezbollah et du mouvement chiite Amal, démontrent à quel point cette situation inquiète l’opinion internationale. Des incidents entre ces courants idéologiques et des manifestants risquent en effet de compromettre le salut du Liban dans un avenir proche.

La guerre ethnique frappe aux portes de l’Ethiopie ?

Déjà plus de soixante morts sont à signaler depuis le début des manifestations en Ethiopie, contre le premier ministre Abiy Ahmed. Des revendications populaires qui tourneront aux affrontements entre les forces de l’ordre, des partisans de l’opposant Jawar Mohammed ainsi que plusieurs groupes ethniques. On s’achemine donc vers un conflit idéologique grandissant entre diverses communautés ethniques, ce qui a contraint le ministère de la défense éthiopien à déployer des militaires dans sept zones instables du pays. Entre temps, les manifestations antigouvernementales gagnent du terrain au risque d’enflammer ce pays en proie à une guerre civile sanglante.

La Guinée n’en pouvait plus de la « présidence à vie » d’Alpha Condé

Une marrée humaine a déferlé jeudi 24 octobre dans les rues de la capitale guinéenne, Conakry, un vent de révolte contre le maintien à la tête du pays du président Alpha Condé. Une démonstration de force populaire et de pacifisme pour une population qui s’affiche d’ores et déjà contre un troisième mandat du premier homme de la guinée, fin 2020, notamment après que ce dernier a fait adopter une nouvelle constitution. Les arrestations et les condamnations de plusieurs initiateurs des manifestations ne feront qu’empirer la situation déjà jugée très inquiétante, des peines allant de six mois à un an de prison ferme. Abdourahamane Sanoh, coordinateur du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), a été condamné à un an de prison ferme et quatre autres responsables à six mois ferme. Suite à ces jugements qualifiés d’honteux et d’injustes, des des heurts violents ont causé la mort de dizaine de personne, et autant de blessés.

240 morts en Irak depuis le 1er octobre…

A l’instar des manifestations populaires qui s’enclenchent les unes après les autres dans les quatre coins du globe, celle de l’Irak vise aussi la chute du régime en place. Depuis le début du mois d’octobre, les manifestants continuent de défier le gouvernement et ses forces de l’ordre, en dépit du couvre feu instauré depuis lundi dernier. Des affrontements violents qui ont causé la mort de plus de 240 morts, on parle de tirs à balles réelles, rien d’étonnant dans un pays ou depuis le chute du régime de Saddam Hussein, l’Irak est devenue un pays ou l’instabilité règne. Monnaie courante dans ce pays, l’oppression pourrait ainsi plonger l’Irak dans une guerre civile dévastatrice et sans fin.

La guérilla urbaine catalane à trois semaines des élections en Espagne

Il aura fallut la condamnation de neuf séparatistes (de 9 à 13 ans de prison), pour que l’instabilité refasse surface en Catalogne. Depuis lundi, pas moins de 600 personnes ont été blessées, et le mouvement séparatiste n’est pas prêt de se taire, la classe politique appelle ainsi Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, à faire face et trouver une solution d’urgence pour un retour au clame à Barcelone. A trois semaines des élections, Pedro Sanchez est pressé de réagir.
A ce rythme, doit-on s’inquiéter que ces vents de manifestation puissent être le prélude de conflits interminables pouvant causer davantage de pertes humaines ? La réalité politico-stratégique imposée par les puissances mondiales pourrait en effet aggraver la situation économique d’états déjà fragiles et demeurant la cibles d’intérêts financiers et idéologiques assassines.

A quand la paix dans le monde ? Doit-on réellement s’inquiéter ?

Hamid Si Ahmed

Read previous post:
13, 14 et 15 novembre 2019 : Industrie 4.0 au féminin : Le premier sommet mondial des femmes dans l’industrie manufacturière

Une première mondiale ! Un sommet pour rassembler des femmes œuvrant dans le secteur industriel au Québec, au Canada et...

Close