Il y a quelques décennies, peu de femmes portaient le voile islamique dans les pays d’Afrique du Nord. Aujourd’hui, impossible de faire un pas sans tomber sur une femme attifée du hijab, devenu une mode et un phénomène d’identité culturelle, en plus d’un symbole religieux. Entre conscientisation, sujétion et soumission, le voilement n’en finit pas de faire couler beaucoup d’encre !

Ces dernières années, le port du voile islamique ne cesse de nourrir des polémiques, de creuser le fossé entre ses partisans et ses opposants. Ces derniers ne cachent pas leur crainte quant à l’obscurantisme porté par l’Islam politique dont le hidjab serait l’étendard. Sujet à controverse, le voile islamique véhicule une idéologie non avouée et qui se cache derrière le voile de la liberté. Jouissant d’un marketing politique et cultuel, le voile et autre niqab sont des incontournables accoutrements de la gent féminine dans les pays du Maghreb, Autrefois, dans les années 70, les femmes s’habillaient à l’occidentale loin de ce fondamentalisme acerbe qu’enregistre les pays de la rive sud de la méditerranée. Aujourd’hui, les pays de la rive nord semblent être dépassé par ce phénomène qui, de jour en jour, va crescendo. Pour rappel, le voile fut adopté après la fuite du Prophète Mohammed à Médine de Mahomet à Médine, en 622, comme vêture dévolue aux musulmanes dans le souci de les différencier des femmes polythéistes et juives qui avaient, semble-t-il, des tenues moins dissimulantes.

Le voile : entre soumission et imitation

De nos jours, dans les rues des villes européennes, le voile musulman se donne à voir. Le poids des traditions et de la culture du pays d’origine peut, un tant soit peu, influencer sur les choix des femmes, voire « imposer de force » de porter ou pas ledit « accoutrement ». Si pour certaines d’elles, ce choix est dicté par une volonté d’autonomie culturelle et cultuelle, et par ricochet, une manière d’imposer un nouveau paradigme s’arcboutant sur le prosélytisme. Selon la tradition, en terre d’Islam, se couvrir d’un voile est un geste d’effacement, d’occultation pour ne pas exciter les désirs du mâle. Car, aux yeux des fondamentalistes musulmans, la femme reste une éternelle âme pécheresse. Et c’est à cette fin qu’il convient de la recouvrir. « Le hidjab n’est pas un signe de soumission, c’est juste un voile qui nous soustrait au regard des masculins et protéger ainsi les hommes de la tentation », réplique souvent certaines femmes voilées, comme une rengaine. La messe est dite !

Avec la force du temps, les femmes voilées usent de ce tissu comme un ornement que l’on exhibe. Entre l’envie démesurée d’afficher son appartenance culturelle et cultuelle, les musulmanes veulent faire du voile une arme à double tranchant. S’afficher outrageusement au nom de la liberté et de la démocratie tout en faisant l’apologie de l’Islam. Et quand ces musulmanes prétendent être féministes tout en étant croyantes, la pilule semble difficile à avaler. Nul n’est dupe que la religion du Prophète Mohammed prohibe tout exhibitionnisme tout en rejetant les images et abomine l’ostentation, celle des femmes tout particulièrement.

Cette aberration chromatique a mis en évanescence les autres habits, devenus « péchés » selon les exégètes coraniques poussés au-devant de la scène par la connivence d’un régime peu soucieux de cette nouvelle vague d’islamisation à outrance. Les chaînes de télévisions, les réseaux sociaux sont devenus des réceptacles où des prosélytes à tout crin déversent leur haine de tout ce qui n’est pas musulman, de honnir l’occident, terre des « apostats et des mécréants ». Les téléspectateurs boivent les paroles de ces buveurs d’urine de chameaux. Ces derniers incitent à la haine, à la violence, à la discrimination des femmes, voire même au djihad. Les femmes voilées se font passer pour des fleurs de macadam. Ce faisant, les lieux de culte, devenus plutôt des lieux de perdition par excellence, l’obscurantisme se crie sur les minarets. Désormais, troqués pour d’autres habits, modernes et/ou traditionnels, ces nouveaux accoutrements envahissent la société à telle enseigne qu’on se croirait en Afghanistan. Et pour corser le tout, certaines femmes poussent le bouchon en accentuant l’aspect islamique avec un hidjab noir assorti d’une longue tunique sombre cachant entièrement le corps. Ce phénomène de mode gagne du terrain, et ce, au su et au vu de tout le monde. Cette lubie textile de se couvrir le corps par crainte d’être agressée par la gent masculine comme le soulignent les champions de l’exégèse est un intrus dans le pays, immunisé durant des siècles de cette infection religieuse qui n’a de racines que le mal.

L’envie pressant de couvrir leur tête a insidieusement basculé vers une métamorphose générale des habits féminins. Et pour couronner le tout, des petites filles sont mises aussi au dictat du voile pour les enfermer dans des linceuls comme des momies. Les prodromes de cette ״infection islamiste״ sont prévisibles par la métamorphose des tenues vestimentaires, dont le ״hijab״ est la nouvelle tendance qui se décline sous moult styles que chacune comprend et porte à sa manière. Allant du simple foulard qui laisse deviner un visage bien maquillé, des pantalons en stretch, en jeans et des jupes colorées avec des bodies serrés. Cette ״toile mobile״ est plus attrayante que ce qu’elle prétend voiler. La deuxième catégorie regroupe celles qui portent un voile recouvrant la tête et le cou, complété par un tissu long qui couvre l’ensemble du corps. La dernière catégorie se démarque par le port du ״niqab״, toutes en noir, ne laissant deviner la forme du corps, dont le seul organe visible n’est que deux yeux orphelins.

La gent masculine n’est pas épargnée par cette nouvelle mode, que même ״Paco Rabanne״ ou ״Jean Paul Gauthier״ n’auraient imaginé. Un pantalon court (nisf essak) accompagné d’une djellaba et une calotte sur la tête. L’ensemble doit être harmonieusement porté, de préférence de couleur blanche. Et afin que le ״mannequin״ soit au top, une pilosité affectant le menton et les joues doit garnir le duvet hirsute. Et pour boucler la boucle, le burkini a envahi ces dernières semaines la France pour « détrôner » le bikini. Tous les moyens sont bons pour marquer leur territoire comme des félins. Les musulmanes et musulmans tiennent mordicus à faire montre de leurs nouvelles tenues quitte à s’attirer la foudre des « kouffars ».

Le prosélytisme en ligne de mire

Ce contraste des nippes ne passe pas inaperçu. Objet de discorde et de dissension, l’uniforme reste un sujet épineux, chacun tente de se justifier en se référant à la ״charia״ ou à des spécialistes de l’exégèse. Ces derniers ne sont pas unanimes, les uns prônent plus de souplesse et de largesse, d’autres plus vétilleux et tatillons quant à l’application de la ״charia״. Si ce phénomène se limitait juste aux fringues, on n’aurait pas du tintouin à se faire, mais l’appétit féroce de ces gloutons ne s’arrête pas à mi-chemin, cherchant à être présent dans toutes les sphères : sociale, économique et politique. De nos jours, le voile islamique s’est banalisé, dont les femmes voilées exhibent fièrement leur textile sous toutes les formes et de toutes les couleurs. Des femmes de tous les âges et de tous les horizons se sont mises au « noir » en mettant au placard leurs habitus « ordinaires ». Pourquoi cette nouvelle mode s’est-elle alors propagée, à grande vitesse ? Cette invasion textile est le pur produit d’une culture qui fait dans l’apparat et le trompe-l’œil. Source de tous les péchés et de toutes les séductions selon les « fous de Dieu », la femme se doit de se cacher pour être la moins attirante et éviter le « mâle ». L’habit ne fait pas le moine, le voile ne fait pas la femme.

L’islamisation est partout conquérante et s’attaque aux différents aspects de la vie. Les médias jouent un rôle considérable dans l’endoctrinement de la société mené tambour battant par les promoteurs du salafisme et du wahhabisme. Moult interrogations restent soulevées, d’autant plus que tous nos repères sont perdus par l’invasion tous azimuts d’un islamisme radical qui gangrène de plus en plus l’Occident. Le prosélytisme est hissé au-devant pour gagner de nouveaux adeptes, lesquels seront le meilleur allié pour conquérir cette région du globe est « ramener le troupeau » à de meilleurs sentiments. Toute honte bue, et les démocrates et les laïcs ne bougent d’un iota face à ce phénomène grandissant, en sus, aux conséquences funestes. Il est du devoir de toute femme et homme, soucieux de son avenir, de barrer la route devant cette horde de salafistes. La laïcité et la démocratie ont de tout temps constitué le socle de la société, laquelle est menacée des quatre coins par une invasion sans merci.

Bachir Djaider (Journaliste et écrivain)

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