178. C’est le nombre de romans qui ont été publiés autour du personnage de Harry Dickson qui est souvent catalogué de Sherlock Holmes américain.

En fait, toute la légende autour du personnage ressemble à s’y méprendre à celle du célèbre détective britannique. Ce dernier réside à Londres au 221B Baker Street tandis que Harry habite non loin de lui au 111B de la même rue. Même si les éléments de comparaison sont nombreux, Harry Dickson s’est démarqué dans le cycle des romans policiers fantastiques, notamment à travers le travail de Jean Ray, qui a publié, jusqu’en 1938, de nombreuses aventures du détective.

Raymond Jean Marie De Kremer était un auteur de nouvelles belges qui a vécu entre 1887 et 1964. De son vivant, il a publié des centaines d’histoires sous divers pseudonymes dont ceux de John Flanders lorsqu’il écrivait en néerlandais et Jean Ray en français.

Cet auteur prolifique, au parcours atypique a commencé par traduire les histoires de Harry Dickson avant d’être encouragé par son éditeur à imaginer les siennes.

C’est ainsi qu’est née la légende du détective qui est reconnu pour résoudre efficacement les intrigues. Accompagné de son fidèle ami Tom Willis, nous le redécouvrons en bande dessinée dans le premier tome d’une nouvelle enquête qui s’intitule Mysteras[1].

Il faut dire que ce n’est pas la première adaptation BD de Harry Dickson, puisque deux différentes séries ont été réalisées auparavant : l’une par Christian Vanderhaeghe et Pascal Zanon chez Dargaud entre 1986 et 2003, l’autre par Richard D. Nolane et Olivier Roman chez Soleil Productions entre 1992 et 2008.

Cette fois-ci, se sont Jean-Patrick Manchette alias Doug Headline et Luana Vergari qui sont aux commandes de Mysteras qui est structuré en cinq chapitres. Headline qui est déjà rompu avec le roman policier comme on a pu le voir dans Morgue pleine, démontre encore une fois une aisance dans la co-écriture scénaristique en travaillant avec Luana Vergari qui a déjà publié Un amour sur la tête, Manon ainsi que la série Galope comme le vent.

Au niveau graphique, c’est le bédéiste italien Onofrio Catacchio, qui se charge de reprendre fidèlement les traits de Harry Dickson tout en nous transportant dans l’ambiance folle des années 1930. Le coloriste Hiroyuki Ooshima, qui pour sa part a bien choisi la palette de couleurs dans cette nouvelle enquête de Dickson, dépeint à merveilles les univers graphiques sur lesquels il intervient, comme il l’a fait déjà dans Proies et prédateurs (Science-fiction), Mohammed Ali (Bio réaliste) et plus récemment dans Marécage (Univers féérique).

Dans Mysteras, l’éditeur résume l’histoire comme suit : Londres, prison de Hammersmith. Baltimore Harmon, un condamné à mort, est exécuté à l’aide d’un étrange prototype de chaise électrique. Le tout sous le discret regard de la romancière Delphina Cruyshank, qui observe la scène au télescope depuis une luxueuse tour, accessible à elle seule. Le premier va s’échapper à la suite de son exécution. Alors que la seconde va disparaître de ses appartements…Entre mystère, chambre close et surnaturel, la journée d’Harry Dickson s’annonce compliquée…

Finalement, en nous faisant redécouvrir Harry Dickson, le trio Catacchio, Headline et Vergari rendent par la même occasion, un bel hommage à l’œuvre de Jean Ray.

Réda Benkoula

[1] Harry Dickson T.1 : Mysteras | Doug Headline & Luana Vergari (Scénario), Onofrio Catacchio (Dessin), Hiroyuki Ooshima (Couleurs) | Dupuis | 2023 | 64 pages

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