Tourné en noir et blanc, le regard du réalisateur Alfonso Cuarón nous transporte dans le Mexique des années 1970. Roma nous fait revivre les répercussions du Mai 68 mexicain avec les étudiants universitaires toujours mobilisés et la riposte étatique violente d’un gouvernement autoritaire qui ne dit pas son nom. Le conflit social devient ainsi la trame de fond d’autres conflits qui se déroulent au sein d’une famille nombreuse de classe moyenne dans le quartier La Roma, à Mexico.

Présenté comme film « surprise » du Festival du Nouveau Cinéma (FNC) dans une salle bondée au Cinéma Impérial, le long-métrage de Cuarón est un hommage aux femmes qui ont pris soin de lui durant son enfance. Sa mère, sa grand-mère et notamment une jeune femme autochtone et travailleuse domestique, Cleo (Yalitza Aparicio), dont ses aventures et mésaventures bâtissent l’ossature de ce magnifique film. En effet, la mise en scène est tantôt sobre, tantôt grandiose, et le jeu des acteurs, dont la plupart sont des enfants, est tout simplement exceptionnel. Le regard posé par Cuarón sur sa famille est émouvant et nous permet de mieux saisir l’œuvre de ce grand réalisateur mexicain, qui comprend Gravity (2013), Children of Men (2006) et Y tu mamá también (2001).

Les cinéphiles québécois auront l’occasion de voir Roma en décembre prochain sur la plateforme du diffuseur en ligne Netflix qui possède les droits d’exploitation. Nous avons donc été choyés par le FNC en le regardant sur grand écran. Nous remercions l’équipe du FNC et lui disons à l’année prochaine !

Roma | Version originale espagnole | Sous-titré en anglais | Réalisé par Alfonso Cuarón | Mexique, États-Unis | 135 minutes | 2018

Eduardo Malpica Ramos

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