Volver a Cuba raconte l’histoire d’une femme qui veut retourner à son pays natal après 18 ans d’absence. L’île l’a rattrapé et la pousse à retourner.

Il est difficile en effet d’oublier Cuba. Barbara n’oublie point ses gens, ses ami-es, sa famille ni son peuple. À son départ en 1996 pour la vieille Europe, elle était emplie de rêves et d’espoirs. Elle a connu l’Europe, le travail qui articule et mène les vies, les commodités d’une société de consommation, etc. 

Capitalisme? Socialisme? Ce sont tous deux, des systèmes qui ont d’avantages et de désavantages. Elle opte toutefois pour l’île socialiste et se déclare « fidéliste ».

Retour à Cuba, un film politique? « Pas tout à fait », de rétorquer le réalisateur David Fabrega. Et pourtant. Retour à Cuba est filmé dans l’attente du renouement de relations États-Unis-Cuba. Certains avancent que le capitalisme peut apporter la prospérité, mais aussi ses tares : délinquance, taux de suicide élevés, le « chacun pour soi », etc. D’autres font confiance aux liens de solidarité tissés entre Cubains, tels que l’entraide, le sens du collectif, etc.

On voit aussi l’application concrète des réformes gouvernementales : L’accès à la propriété privée, l’ouverture des commerces par les petits entrepreneurs (« cuentapropistas »), etc. Le tout est pensé pour améliorer la qualité de vie des familles et tenter de court-circuiter le « marché noir », moyen privilégié par les Cubains pour accéder aux biens de toute sorte. Cela ne marche pas tout le temps. Le « marché des cafétérias » (petits restos) devient, par exemple, saturé rapidement. Bref, une histoire d’exil et de retour qui a comme toile de fond un portrait social et politique assez détaillé.

Barbara aime et n’aime pas la vie « à la Cubaine ». Barbara se sent tantôt Cubaine, tantôt « étrangère ». Plusieurs doutes l’ont assaillie avant de répondre à la question d’y retourner : « Moi, je veux vivre à Cuba », affirme-t-elle fermement.

Un documentaire à voir absolument.

VOLVER A CUBA / RETOUR À CUBA de David Fabrega; documentaire; Cuba; Année: 2016; Version originale en espagnol avec sous-titres français ou anglais; Durée : 78 min.

Eduardo Malpica Ramos

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