Bien que Rabah Ameur-Zaïmeche soit le réalisateur et le scénariste, il interprète l’un des rôles principaux de Bled Number One, un film qui a été produit en 2005 dans un contexte ou l’Algérie vient de sortir de sa décennie.

Le film qui est présenté dans la section hommage et rétrospectives du 44e Festival du Nouveau Cinéma retrace la vie de Kamel (Rabah Ameur-Zaïmeche) que la France expulse vers son pays d’origine, l’Algérie.

Après son retour au Bled, il observe cette société qui contient le bon et le mal. L’idée de s’entraider entre les gens est forte mais en même temps le réalisateur nous montre la violence quotidienne envers la femme algérienne. Dans une Algérie qui vit au rythme des contradictions, la violence des groupes terroristes est toujours présente puisque l’un des personnages du film Bouzid est menacé d’être égorgé parce qu’il boit de l’alcool. Cette idée du bien et du mal, on la retrouve à travers la scène de sacrifice dans le film qui présente un rituel traditionnel appelé la Zerda. Une scène violant mais derrière laquelle se trouve l’idée centrale de s’entraider et de partager. Selon le rituel, il faut distribuer la viande en parties égales parmi les habitants de ce village.

Ce documentaire réussit ainsi d’attirer l’attention des spectateurs qui s’interrogent sur une société qui désire de se moderniser mais ne peut pas se libérer du poids des traditions. Cela se voit d’ailleurs dans le personnage de Louisa qu’interprétait l’actrice Meriem Serbah, et qui dévoile les violences que subissait cette femme de la part de son mari mais aussi de la part par son frère Bouzid (Abel Jafri). Pourquoi subit-elle cela? La raison est simple: « je voulais chanter », ce qui est fortement inacceptable dans une société dominée par les traditions.

Le réalisateur Rabah Ameur-Zaïmeche qui est né à Beni Zid en Algérie, avait deux ans lorsque ses parents s’installer en France. Dans ce film, il retourne vers sa région natale et tourne dans la maison de sa famille avec un casting composé, en majorité de gens ordinaires, puisqu’on y voit des membres de sa famille et des vrais habitants du village. De plus, les scènes qui se déroulent dans l’hôpital psychiatrique où Louisa cherchait le calme est réel puisque l’on peut voir le médecin qui travaille réellement dans cet hôpital ainsi que ses patients. Le réalisateur leur a offert l’occasion de s’exprimer devant la caméra à tel point que l’un des résidents rigolait et affirmait que les fous sont ceux qui sont à l’extérieur de cet hôpital.

Bled Number One a réussi à avoir quatre nominations au Festival de Cannes 2006, le Prix Louis Delluc 2006 et le Prix des Rencontres Cinématographiques de Carros 2006, est l’un parmi la sélection des films du réalisateur qui est projeté dans le cadre du FNC.

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