Algérie (Mostaganem) – Le talent n’a ni limite ni frontière, son auteur peut s’exprimer librement et à travers son chef d’œuvre, il touche ainsi les cœurs et les âmes les plu sensibles, celles qui savent apprécier le génie, tout ce qui sort du commun des mortels. L’histoire de Chamseddine Belarbi ressemble à ce compte de fée qui ferait rêver les enfants, mais même les grands. Mais plus encore, lorsqu’il s’agit d’exprimer la tristesse, la misère.

A sa naissance à Aïn Tedles, dans la wilaya de Mostaganem dans l’ouest de l’Algérie, Chamsou a certes ouvert les yeux en pleine campagne, ou le temps se fige parfois sur la nature et ses êtres,  mais c’est sous une bonne étoile qu’il livrera combat sur combat pour défier cette vie cruelle, pour certains humains. Jeune berger à ses débuts, après de rudes épreuves et des moments de solitude profonde, perdu dans l’insouciance et l’oublie, c’est sous l’émerveillement des grands artistes de ce monde que Chamsou verra son nom et sa personne félicités.

Doué pour le dessin, plus précisément pour les affiches de films, l’enfant du village deviendra bientôt un artiste accompli, son travail ayant atteint un degré de considération tellement prestigieux, que des grandes stars hollywoodiennes ne cessent d’exprimer leur gratitudes envers ce jeune algérien inconnu au bataillon, mais qui a vite fait de s’imposer dans le monde du cinéma. Et oui ! Nous ne parlons pas ici d’acteurs amateurs, d’artistes connus au niveau local uniquement, tout en respectant le travail accompli par ces derniers, mais de personnes publiques, connues mondialement. Les dessins du prodige d’Ain Tedeles ont ainsi attiré les regards de professionnels et connaisseurs du 7ème art, toutes nationalités confondues, et non des moindres !

A l’issue d’une enfance pleine de privation et frustration, avec comme seule occupation, les quelques moutons dont i s’occupait avec son oncle, Chemsou a enchaîné les petits boulots chez des particuliers, en décorant leur magasins et autres boutiques, une période difficile comme nous l’expliquera-t-il. Exploité dans a moindre énergie, ses dessins muraux et autres, n’étaient parfois pas rémunérés, ses employeurs le menaçaient même quand il comptait s’en plaindre à a police. Mais ce qui le sauvera des griffes du loup, alors qu’il était passionné par le dessin, c’est lorsqu’il fut captivé par les grandes affiches de films en passant devant es salles de cinéma.

En sortant du boulot, cela devenu un rituel pour Chemsou, il s’attardait toujours sur une affiche, et à son retour chez lui, il les représentait à sa manière, poussé par une inspiration et une passion grandissante au fil des jours. Il se passionna ainsi pour le cinéma, et après chaque film qu’il regardait, les visages des acteurs défilaient dans sa tête, il ne lui restait qu’à reproduire le tout sur papier. Et ce fut ainsi que cette artiste hors normes commença à se perfectionner dans une discipline qui le rendra quelque peu célèbre quelques années plus tard.

Tout commença lorsqu’un réalisateurs argentin, collaborant avec la grande maison américaine du cinéma, Hollywood, répondit à l’une de ses lettre. Chamsou avait préalablement envoyé ses dessin à plusieurs société cinématographique, avoir attiré l’attention d’un réalisateur professionnelle signait le début d’une aventure extraordinaire pour ce portraitiste hors du commun. Par la suite, les reconnaissances fusent de partout dans le monde, la grande star du film d’action Van Damme, a même posté une photos ou i tient un de ses dessins. Quelle éloge !

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Chamseddine Belarbi – (Dessinateur d’affiches de cinéma – Portraitiste)

« J’ai grandi dans une famille très pauvre… »

« Je suis né à Ain Tedeles, à Mostaganem, j’ai 32 ans. J’ai grandit dans une famille très pauvre, mais e n’ai jamais perdu espoir dans cette vie. Déjà petit, je partais avec mon oncle, paix à son âme, à la conquête des pâturages verdoyants du village, en compagnie du troupeau, j’étais berger. Quand nous conduisions les moutons, je remarquais dehors, les feuilles de journaux à même le sol, m’interpellaient. En regardant es photos d’acteurs de cinéma et de lancements de films, j’étais vraiment attiré par les divers portraits que je contemplais sur ces papiers que les gens jetaient, mais qui représentaient pour moi, le début d’une passion, d’un amour pour le dessin. Je me rappelle qu’au début, j’essayais de reproduire ces portraits sur le sable, avec comme crayon, un bout de bois. Dès mes 6 ans, quand j’ai commencé l’école, mes instituteurs ont vite fait de remarquer mon talent caché, un talent qui se dévoila rapidement à leurs yeux. Surtout que parmi toutes les matières, c’est le dessin que je préférais le plus aux mathématiques ou la physique.

« J’ai quitté tôt l’école pour travailler et aider les miens »

« A l’âge de travailler, j’ai commencé par des petits boulots, la cherté de la vie m’obligeait à gagner ma croute pain, nous vivions dans la misère, à ‘époque. Ce fut l’interruption brutale de ma vie scolaire, je n’avais guère le luxe de continuer mes études comme les enfants normaux, mais tout ça est derrière moi maintenant. En réalité, c’est cette vie dure et périlleuse qui m’a forgé et permis de m’orienter vers cette passion pour le dessin. C’est ainsi que commença ma vie active, et vu mon intérêt pour le dessin, je décorais des magasins pour des particuliers, mais cette période n’est surement pas la meilleure de ma vie, puisque je devais faire face au mépris de mes employeurs, ils m’exploitaient et beaucoup d’entre eux ne me payaient même pas. J’ai tenté de me plaindre à la police, mais à chaque fois, ils me menaçaient. Comme quoi, même quand j’essayais de m’en sortir en me sacrifiant au travail, ce n’était vraiment pas facile »

« Je regardais un films au cinéma et aussitôt arrivé à a maison, j’étais déjà inspiré »

« Quand je partais au travail ou quand j’en revenais, en passant devant la salle de cinéma, je m’arrêtais toujours pour contempler les affiches de films, j’étais vraiment attiré par la manière avec laquelle les acteurs étaient dessinés. Ce qui m’a poussé à aller au cinéma et voire beaucoup de films. Quand je rentrais chez moi, c’étais instinctif, je prenais mon crayon et je commençais à reproduire les souvenirs que j’avais dans ma tête, ça venait tout seule, et je réalisais de très jolis portraits d’acteurs connus, c’était pour moi très passionnant. Mais malheureusement, plusieurs de mes dessins ont été abîmés à cause de la pluie, le toit de notre maison laissait passer l’eau, nous vivions dans une demeure en piteux état »

« Un jour j’ai décidé de joindre l‘utile à l’agréable, j’ai envoyé mes dessins à des sociétés cinématographique… »

« Conscient que ce que je réalisais avait de la valeur, je me disais que je devais partager mon travail avec de vrais connaisseurs. Un beau jour, j’ai décidé ainsi d’envoyer plusieurs de mes dessins à des maison de cinéma, je me disais que si mon travail était si apprécié que ça, on me répondrais, je voulais qu’on sache ailleurs qu’en Algérie, qu’on pouvais trouver des jeunes comme moi, capables et talentueux. Mais les années passèrent sans que personne ne e réponde, c’étais pour moi une période difficile, surtout quand je suis tombé malade, j’ai été hospitalisé pendant trois mois pour une maladie à l‘estomac. Hamdoullah, je me suis rétablis, et un beau jour, alors que rien ne se dessinait de positif dans ma tête, je reçois une lettre d’un réalisateur argentin, lequel travaillait en étroite collaboration avec Hollywood. Cela m’a permis de commencer à être connaître, ce fut un grand virage dans ma vie et mon parcours en tant que dessinateurs »

« On citait mon nom à la radio, on parlait de moi ! »

« Je commençais à retrouver l’espoir quand j’écoutais la radio, on me citais comme étant un nouveau talent algérien, ça me faisait tellement plaisir, c’était une reconnaissance pour mon travail, j’en étais tellement fière. Encore mieux, on montrait mes dessins à la télévision, on parlait vraiment de moi ! Mais ce qui sonna dans ma tête comme le début de la réussite, c’est quand de grands réalisateurs prononçaient mon nom à l’étranger, en fait, e ne m’attendais pas à ce qu’on vienne un jour à ma rencontre. En effet, une délégation de grands cinématographes est venue à Oran pour me féliciter, lors d’une fête organisée e mon honneur, je nageais dans le bonheur à ce moment à.  On me nomma même comme le « dessinateur arabe » du moment, puisque j’étais le dernier à dessiner traditionnellement mes portraits, quelle reconnaissance ! surtout que mon objectif premier était de mettre en valeur la culture arabo-musulmane à travers le monde »

« Mon travail est devenu visible au niveau international »

« Mon travail commençait à être reconnu mondialement, je dessinais les affiches de films américains et autres, je dessinais les portraits de stars hollywoodiennes, c’est pas rien ! Le premier film dont j’ai dessiné l’affiche est « Ley Mortal ». Mais je ne me suis pas arrêté là, on m’a sollicité pour dessiner pour d’autres réalisations cinématographiques, dont les films suivants : The News, Honor, Garra Mortal, Bucks of America, Out for vengeance, et tout dernièrement, le film Revancha. Tout commença d’un coup, et les demandes me parviennent ensuite des quatre coins du monde. Ce que je ressentais en voyant mon travail visible sur les réseaux sociaux personnels de grands acteurs ne faisait que m’encourager davantage pour aller encore plus loin dans mon rêve. Dès lors, j’étais conscient que mon travail avait dépassé les frontières et était devenu visible au niveau international »

«  Mon nom figure actuellement dans la base de données cinématographiques d’Internet IMDB »

« J’ai reçu les éloges de grands noms du sport, comme le célèbre boxeur Mohamed Ali. Une fois, plus de soixante personnes, dont des auteurs et stars de Hollywood, dans une vidéo ou ils donnent leurs avis sur mes affiches. J’ai reçu plusieurs lettres de remerciements et d’encouragements de personnalités, à l’image de l’acteur français Jean-Claude Van Damme et de l’astronaute canadien Jeremy Hanson. De même que le boxeur belge, Jimmy Gouraud, est venu me rendre hommage à Oran. Grâce à mes dessins, j’ai fait honneur à l’Algérie et ses coutumes dans les milieux du cinéma international, j’en suis fière, Hamdoulilla ! Aussi, tous mes efforts vont dans un but précis, celui de contribuer à l’émancipation de la culture arabo-musulmane par des projets universels. Mon nom figure actuellement dans la base de données cinématographiques d’Internet IMDB » 

Propos recueillis par Hamid Si Ahmed

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