Traduit de l’anglais par Virgile Iscan, Invisible Kingdom[1] où le Royaume Invisible en français est édité chez Hi Comics, où nous découvrons le premier tome qui s’intitule Le sentier.

L’histoire d’Invisible Kingdom se déroule au cœur d’un petit système solaire qui est composé de quatre planètes rapprochées. Ce monde futuriste et si lointain aux couleurs vives a été imaginé par Gwendolyn Willow Wilson et Christian Ward respectivement scénariste et dessinateur de cette fantastique saga, qui bouscule les certitudes des principaux personnages. Si les auteurs ne cachent pas leurs influences artistiques, ils réussissent néanmoins à créer avec cette histoire un univers qui dispose de ses propres codes graphiques où l’on découvre des êtres venus d’ailleurs avec une allure proche de celle des êtres humains.

Deux personnages centraux se croisent dans cette intrigue qui débute dans le premier album : Vess la jeune « Non-Un » qui est destinée à rejoindre le Royaume Invisible en renonçant à ses richesses, à ses avoirs et à son être, découvre que d’énormes sommes d’argent sont déposées par l’entreprise Lux sur le compte de Proxima la mère supérieure l’ordre. La jeune fille qui a fait vœu d’obéissance et de dévouement un peu comme les nonnes, est tiraillée entre son vœu de fidélité à l’ordre auquel elle appartient et le devoir de dévoiler cette information explosive. Parallèlement à cela, Grix la capitaine du vaisseau cargo Sundog qui fait de la livraison pour le compte de Lux avec l’aide de son équipage (Krov, Eline, Xether et Rath), découvre par un concours de circonstances lors d’une mission de routine que la compagnie est au centre d’un large complot. Telle est la trame de cette épopée dont on découvre ce premier tableau qui réunit deux femmes (Vess et Grix) qui ont des caractères de battantes.

Si ces personnages doivent prendre des décisions qui sont difficiles, c’est aussi parce que G. Willow Wilson les place devant la croisée des chemins pour faire éclater la vérité. On se rend compte ainsi que l’auteure américaine, donne aux personnages féminins un rôle important dans les récits qu’elle raconte à l’image de l’héroïne Kamala Khan, la nouvelle incarnation de Miss Marvel et qu’elle a créée en 2013 avec le dessinateur Adrian Alphona. Récipiendaire de plusieurs prix, dont celui du World Fantasy du meilleur roman pour Alif l’invisible en 2013, et du prix Hugo de la meilleure histoire graphique pour Miss Marvel en 2015, elle décroche le Eisner Award 2020 de la Meilleure Nouvelle Série avec Invisible Kingdom. Christian Ward, son complice dans cette aventure graphique a obtenu pour sa part le Eisner Award 2020 du Meilleur Artiste Numérique pour cette bande dessinée de science-fiction. Les deux artistes qui réalisent un sans-faute avec Invisible Kingdom n’ont pas fini de faire parler d’eux, puisque l’œuvre est présentée aussi dans la sélection officielle du Festival d’Angoulême de 2021 et dont la remise des prix se tiendra du 24 au 27 juin.

En attendant de découvrir la suite en VF, il est possible de se procurer la version anglaise qui a déjà été publiée chez Dark Horse Comics.

Réda Benkoula

[1] Invisible Kingdom T.1 – Le sentier | G. Willow Wilson, Christian Ward | HI COMICS | 2020

 

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