Au cours des soixante dernières années, le tourisme mondial n’a cessé de croitre, en devenant l’un des secteurs économiques à plus forte croissance dans le monde. En effet, ce secteur, que les économistes appellent, «une industrie sans fumée», croit depuis quelques années plus vite que le PIB mondial. En 2017, la croissance du tourisme mondial était de 4,6% dépassant la croissance du PIB mondial (3,7%) pour une septième année de suite. En 2016, le tourisme international a généré 1 220 milliards de dollars US, représentant 7% des exportations mondiales de biens et de services, derrière la chimie et les carburants et devant l’automobile et l’industrie alimentaire.

Tout porte à croire que le Canada jouissant d’un potentiel touristique colossal tire judicieusement profit de cette manne ! Quelle est la place du Canada sur l’échiquier du tourisme mondial ? Et son potentiel touristique est-il bien exploité ?

Le potentiel touristique canadien est-il sous-exploité ?

Qu’ils s’agissent de ressources naturelles ou de ressources socio-culturelles, le vaste territoire canadien renferme un potentiel touristique colossal. Les attraits touristiques canadiens attirent chaque année des millions de touristes étrangers.

L’année 2018, a été un exercice historique pour le tourisme canadien. En effet, le pays a accueilli 21,1 millions de touristes étrangers en provenance notamment des États-Unis.

Loin d’être une contribution négligeable, le tourisme a généré 98 milliards de dollars en 2017, soit 2 % du PIB canadien. À la même année, il a procuré à l’administration fiscale des recettes de l’ordre de 27 milliards de dollars. Le tourisme génère aussi des emplois aux Canadiens. Environ un emploi sur dix est lié à l’économie touristique. Le tourisme contribue aussi aux exportations canadiennes. Il est le premier exportateur de services du pays avec une valeur qui a atteint 21,3 milliards de dollars en 2017, soit 19 % des exportations des services.

Malgré ces performances, le potentiel touristique canadien demeure sous-exploité comme le montre le rapport McKinsey & Company, publié en décembre 2018. Ce rapport qui s’intitule Exploiter le potentiel de l’économie touristique canadienne, montre, à partir d’une étude comparative, que le potentiel touristique canadien est loin d’être exploité d’une manière optimale. Sur le base d’une modélisation détaillée, le rapport montre que le tourisme canadien pourrait croitre beaucoup plus rapidement que le taux de croissance prévu à l’échelle mondiale et continentale. Cette croissance pourrait atteindre 6,4% par année jusqu’en 2030. Toutefois, le rapport a décelé plusieurs contraintes qui peuvent freiner cette croissance, à savoir la difficulté d’accès au pays (les vols à destination du Canada et à l’intérieur du pays sont chers), la concentration de la demande (85 % des touristes vont en Ontario, en Colombie-Britannique ou au Québec, et leurs séjours concernent beaucoup plus la saison estivale), la pénurie de la main d’œuvre (le secteur du tourisme pourrait connaître une pénurie de 120 000 travailleurs d’ici le milieu des années 2020, et de 230 000 travailleurs d’ici 2030), l’insuffisance des investissements (notamment en matières d’hébergement et d’attractions) et la gouvernance non intégrée (absence d’une approche globale du tourisme pour l’ensemble du pays).

L’essor du tourisme canadien doit s’appuyer sur des mesures visant à surmonter ses obstacles, mais également sur des avantages comparatifs tels que : l’environnement serein et accueillant, les attraits naturels exceptionnels du pays (vastes espaces, montagnes, lacs, curiosités naturelles, etc.), l’offre touristique à quatre saisons, les attractions urbaines…

Sofiane Idir

Read previous post:
Le rêve de mon père, tome 3 – de Taiyô Matsumoto

« Le rêve de mon père », qui est publié chez KANA vient renforcer la collaboration entre l’éditeur et Taiyô...

Close