« L’assurance-emploi fournit de l’aide financière temporaire aux chômeurs canadiens qui ont perdu leur emploi sans en être responsables, pendant qu’ils cherchent un nouvel emploi ou perfectionnent leurs compétences. » (Tiré du site de Service Canada).

Un noble et nécessaire objectif…qui a évolué dans le sens contraire au fil des ans. Le portrait dépeint par le réalisateur Bruno Chouinard est effectivement surprenant. D’autant plus que la caisse de l’assurance-emploi est financée par les travailleurs eux-mêmes.

En effet, lui-même chômeur à certains moments de l’année en tant que réalisateur, Chouinard se penche sur la question de manière très minutieuse et signe un documentaire pamphlétaire. Les objectifs de l’assurance-emploi sont détournés au profit de gestionnaires qui cumulent des bonis pour chaque dollar « sauvé ». C’est-à-dire chaque dollar qui est le produit d’une démarche de plus en plus difficile afin d’obtenir de l’assurance-emploi. La logique est simple : à plus d’obstacles afin d’y accéder, plus de bonis pour les gestionnaires.

On parle alors des pratiques allant du harcèlement jusqu’aux quotas imposés aux enquêteurs de Service Canada en passant par des verdicts douteux face aux demandes d’appel des prestataires d’assurance-emploi. En effet, sous le règne conservateur, la presse écrite a fait écho des révélations du Comité national des chômeurs (CNC) : des juges désignés au Tribunal de la sécurité sociale (TSS) pour traiter ces demandes ont été soit membres du parti conservateur, soit des donateurs. Le conflit d’intérêts est assez flagrant.

Le réalisateur suit ce qu’on appelle désormais « les profiteurs du système » afin de recueillir leur témoignage. Loin de profiter de quoi que ce soit, ils en sont victimes. Un ancienne employée témoigne aussi devant sa caméra et met en lumière « le syndrome de la peur » qui a été injecté dans les rouages de Service Canada.

Pouding chômeurs, un film « citoyen » à voir absolument.

eduardo.malpica@linitiative.ca

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