Le 25 novembre dernier, le projet de loi 92, permettant la création d’un tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale, a été voté à l’unanimité au Parlement. Le Québec est le premier État dans le monde à disposer d’un tel tribunal.

Offrir un meilleur accompagnement aux victimes
Le ministre Jolin-Barrette a énoncé que les victimes seront accompagnées du début à la fin du processus judiciaire et au moment où elles le souhaiteront. De plus, il a soutenu que les besoins particuliers des victimes seront considérés et qu’on y répondra pareillement à toutes les étapes du processus judiciaire. L’objectif du tribunal spécialisé est d’offrir un meilleur accompagnement aux personnes victimes de violence sexuelle et de violence conjugale, avant, pendant et après le processus judiciaire.
La loi permettra la mise en œuvre de diverses mesures pour assurer le soutien aux victimes, en sécurité et en confiance tout au long de leur cheminement. Le déploiement du tribunal s’effectuera d’abord, sous forme de projets-pilotes dans au moins cinq districts judiciaires. Il permettra d’anticiper les ressources spécialisées nécessaires pour couvrir l’ensemble du territoire québécois et faciliter la transition vers un tribunal spécialisé permanent.

Les violences conjugales exacerbées par la pandémie
Pas moins de dix-sept féminicides ont eu lieu dans la province, cette année. Un fléau dont la recrudescence n’est pas sans lien avec la situation sanitaire : SOS violence conjugale, service de première ligne pour les victimes et leurs proches, estime avoir reçu environ 7 000 appels de plus en 2020-2021 qu’en 2019-2020. Le nombre peut atteindre 200 par jour, alors que la moyenne se situait auparavant, à 90 en 2019, selon le Conseil du statut de la femme. Le phénomène met en lumière la nécessité d’assurer un accompagnement aux victimes. Selon le Ministre Jolin-Barrette, les personnes victimes ne devraient plus hésiter à dénoncer et à porter plainte.

Une conséquence du mouvement #MoiAussi
Pour la député Véronique Hivon : Il s’agit vraisemblablement d’une conséquence du mouvement #MoiAussi (me too). […] Il faut remercier les victimes qui ont eu cette force-là, ce courage-là de livrer publiquement des cris du cœur parce que sans elles on n’en serait pas là. Cette dernière souhaite saluer l’ensemble des femmes qui ont eu le courage de prendre la parole publiquement afin de dénoncer cette violence. À travers le caractère endémique des violences sexuelles, il est question de combattre les préjugés des acteurs du système, et ce, en changeant la perception de ces crimes dans les sphères familiales, professionnelles et culturelles.

Martine Dallaire, B.A.A.

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