L’or des Belges[1] est un diptyque qui revient sur un épisode marquant de l’histoire belge pendant la Seconde Guerre Mondiale. En 1939, les réserves monétaires belges avaient été confiées à la Banque de France. Désireuses de mettre à l’abri quelques 200 tonnes d’or des convoitises allemandes, les autorités françaises transférèrent les avoirs belges par bateau jusqu’à Dakar.

Cette mise en contexte historique a été abordée dans le premier acte de cette bande dessinée qui est signée de Philippe Guillaume et Pierre Boisserie au scénario et Stéphane Brangier au dessin, trois bédéistes qui ont déjà publié auparavant la série La banque aux Éditions Dargaud.

Si l’or de la Belgique suscite les convoitises, il est aussi l’objet de tractations entre les représentants de la Banque Nationale de Belgique qui saisit la justice Américaine pour condamner la Banque de France. En 1941, les autorités françaises désireuses de protéger leurs propres avoirs, se résolvent à remettre les avoirs belges aux Allemands.

Une fiction inspirée de faits réels

Les péripéties de ce transfert ont donc inspiré Philippe Guillaume et Pierre Boisserie qui nous font découvrir en marge de la « grande Histoire», un récit saisissant qui suit le périple d’un commando au plus près des événements. Le capitaine Jean Beyney officier de la France Libre, Nurmi le Royal Marine, Sudrie le mécano alcoolique, Dickens l’indépendantiste ivoirien et un Belge mystérieux du nom de Joost Van Der Meuleen, vont tout mettre en œuvre pour empêcher les nazis de faire un basse sur l’or de la BNB. Une course contre la montre est engagée pour récupérer le précieux chargement.

Côté allemand, c’est le Reichkommissar Heinrich Von Becker qui est en charge de la supervision du transport de l’or sous l’œil attentif de l’officier Rosberg. À Koulikoro, les deux hommes envisagent les stratégies à adopter pour mener à bien cette entreprise.

Heinrich Von Becker affirme que les Français ont tout intérêt à ce que ce petit périple dure le plus longtemps possible : « tant que l’or des Belges est en route, notre Reich bien aimé ne se souciera pas de mettre la main sur les 750 tonnes d’or français que nous avons laissées derrière nous à Kayes et que la Reichsbank rêve de mettre en sécurité ». (page 12)

Les enjeux politiques et militaires sont bien abordés dans cette BD et selon différentes perspectives, que l’on soit du côté allié ou du côté allemand. Le scénario est si bien ficelé qu’il pourrait même faire l’objet d’une adaptation cinématographique dans la mesure où cette fiction à caractère historique restitue un vocabulaire que les protagonistes utilisaient dans le passé. La qualité des dessins nous projette aussi tout droit dans le passé à partir de recherches historiques pour nous aider à nous situer dans des lieux communs en Afrique et en Europe et suivre des personnages hommes et femmes qui sont ancrés dans leur époque.

Enfin, ceux qui s’intéressent à la dérive de l’or des Belges trouveront à la fin du tome 2, un cahier de deux pages, qui revient avec de plus amples détails sur cet épisode de l’histoire.

L’or des Belges est disponible au Québec depuis le mois d’octobre aux Éditions Dargaud.

Réda Benkoula

[1] L’or des Belges. Tome 2 | Philippe Guillaume et Pierre Boisserie (Scénario), Stéphane Brangier (Dessin) | Dargaud | 2023 | 64 pages

Extrait du tome 1 de L’or des Belges

Extrait du tome 1 de L’or des Belges

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